Actualités of Monday, 14 April 2025
Source: www.camerounweb.com
Dans sa chronique "La Pensée de MK" publiée ce lundi sur les réseaux sociaux, l'opposant camerounais Maurice Kamto livre une réflexion incisive sur le rapport entre dictature et État de droit, appelant à une prise de conscience collective.
Dans sa publication N°062-2025 sur Facebook, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) développe une thèse provocante : dans un système dictatorial, l'invocation de la loi par les citoyens ne vise pas tant à obtenir justice qu'à démontrer l'impossibilité même du règne du droit.
"Sous la dictature, l'invocation de la loi par un citoyen conscient vise avant tout à montrer l'impossibilité du règne de la loi", écrit Kamto, soulignant que cette démarche cherche à "enlever à la dictature ce bouclier commode derrière lequel il se réfugie sans pour autant y croire."
L'ancien candidat à la présidentielle considère que la dictature utilise le cadre légal comme une façade - un "cache-sexe" selon ses termes - qui maintient les populations dans l'illusion d'un système fonctionnel.
Pour Kamto, c'est précisément cette illusion qui doit être brisée : "C'est seulement à ce moment-là que les citoyens ordinaires perdent l'illusion que la loi servirait à quelque chose dans le cadre d'une dictature."
La conclusion de l'homme politique est sans ambiguïté : cette prise de conscience collective constituerait le prélude nécessaire à l'action citoyenne. "Ils peuvent alors se décider à conquérir par eux-mêmes leur liberté et leur dignité au lieu d'espérer que celles-ci viennent d'un impossible respect de la légalité", poursuit-il.
Cette chronique, qui s'inscrit dans une série régulière de réflexions publiées par Kamto, se termine par l'affirmation que "la démonstration de l'inutilité de la loi et de l'absence de l'État de droit devient le moteur d'une démarche de rupture et de dé-chaînement des citoyens ainsi que de renaissance de la République."