Après avoir attribué un "B" au Cameroun en octobre 2015, Standard & Poor’s vient encore de publier son étude sur le pays de Paul Biya pour l’exercice 2016. La Nouvelle Expression (LNE) du 17 octobre 2016 qui relaie l’information, indique, à l’analyse de l’étude de l’agence new-yorkaise, que le Cameroun va mieux, mais il faut craindre pour l’avenir.
«D’après les données fournies par la filiale de McGraw-Hill, dont le siège est à New York (États-Unis), il ressort que sur le court et le moyen terme, la croissance devrait rester robuste au Cameroun. Pour 2016 et les trois années prochaines, l’agence prévoit une croissance se situant sur une moyenne de 5,3%, loin derrière les 5,7% de croissance envisagée il y a un an (sur le triennat 2015-2018). Mais elle pense que ‘‘La réalisation de grands projets d'infrastructures continuera de soutenir la croissance’’», note LNE.
Standard & Poor’s envisage notamment une augmentation de la production agricole. Parmi les autres matières qui ont permis d’attribuer cette note, dit notre confrère, «l’agence relève l’activité pétrolière. Pour diluer les effets de la baisse des prix sur le baril de pétrole sur l’économie, le Cameroun a augmenté sa production. Elle est passée de 27 millions de barils produits en 2014, pour s’établir à 34,4 millions de barils en fin 2015. Une augmentation justifiée par l’entrée en production du Champ Bojongo, et l’augmentation de la production dans les champs Inter Inoua-Barombi, Barombi Nord-Est et Padouk, relevait déjà l’Agence Ecofin, dans une analyse des résultats de la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures NDLR). L’autre élément à ajouter sur cette observation de l’agence de notation américaine, c’est que d’après les chiffres publiés par la SNH, la production pétrolière a atteint les10 586 barils de pétrole, un record jamais égalé depuis 2002».
La question de l’alternance inquiète cependant Standard & Poor’s. «Le Président Paul Biya devrait rester au pouvoir jusqu'en 2018, date de la prochaine élection présidentielle. Nous estimons qu'un risque d'instabilité politique existe, au regard du manque d'expérience en matière de transition démocratique», note l’agence.
Des inquiétudes renforcées par un endettement sans cesse croissant. «Des 6% relevés en 2006 (année de l’atteinte du point d’achèvement), la dette publique est montée, pour atteindre les 28% en 2016 (dix ans plus tard). Aujourd’hui, d’après les chiffres publiés par la Caisse Autonome d’Amortissement au premier semestre 2016, le Cameroun a une dette de plus de 4 502 milliards de FCFA. Un encours de la dette constitué de 77,3% de dette extérieure, soit 3 480 milliards de FCFA et 22,7% de dette intérieure, correspondant à 1 023 milliards FCFA», informe LNE.