Sans surprise, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) devrait faire à nouveau main basse sur la chambre haute du parlement. En effet, après les votes ce dimanche pour le compte des sénatoriales, le parti de Paul Biya devrait rafler pratiquement tous les sièges. Mais il est de notoriété publique qu’au-delà de cette élection aux allures symboliques, c’est la succession de Paul Biya qui se joue dans les coulisses. C’est ce qui ressort à nouveau dans un article de l’AFP, repris par Jeune Afrique.
« Mais le résultat du scrutin semble sans enjeu : le RDPC au pouvoir est le seul à avoir présenté des listes dans la totalité des dix régions et il contrôle 316 communes sur les 360 que compte le Cameroun. La chambre haute du Parlement est depuis toujours archi-dominée par le pouvoir », assure Jeune Afrique.
Paul Biya bousculera-t-il le jeu politique après les sénatoriales, se questionne Jeune Afrique. La réponse est sans ambages.
« Soixante-dix sénateurs sont élus tous les cinq ans et 30 désignés par le président de la République. Dans le Sénat sortant, le RDPC et ses alliés occupent 93 sièges sur 100, les sept restant revenant au Social Democratic Front (SDF), l’un des deux principaux partis d’opposition.À l’Assemblée nationale, le parti de Paul Biya et ses alliés disposent aussi d’une écrasante majorité de 164 députés sur 180, élus directement en février 2020.« Le RDPC part largement favori dimanche, car ses membres sont les plus nombreux dans le collège électoral », assure à l’AFP Louison Essomba, professeur de sciences politiques à l’université de Douala, qui lui prédit une « majorité obèse ».« Je ne vois aucun enjeu, encore moins l’utilité de ce Sénat », assène Serge Dzou, professeur de sciences politiques à l’université de Ngaoundéré (Nord), pour qui il ne « sert qu’à fournir des postes à des proches du régime ».
Au-delà de tout, c’est la Succession de Paul Biya qui se joue. C’est l’enjeu principal d’ailleurs.
« La seule petite inconnue réside dans la reconduction ou non du président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, 88 ans. Deuxième personnage de l’État officiellement, il assure constitutionnellement l’intérim en cas de vacance du pouvoir, mais pour organiser une élection dans un délai de 120 jours à laquelle il ne peut se présenter/ La « succession » de Paul Biya, 90 ans, est sur toutes les lèvres. En cas de décès ou d’incapacité du président, le tout-puissant RDPC devra désigner un dauphin qui aura toutes les chances de remporter la présidentielle. Mais personne, même parmi les plus proches de Paul Biya, n’ose s’avancer publiquement », conclut l’article