Même s’il entoure de mystère tout ce qui a trait à son départ d’Etoudi, Paul Biya (89 ans) sait bien que le sujet est d’actualité même dans son propre camp. La dernière sortie publique de son fils Franck Biya le 06 novembre dans le Nord pour célébrer l’anniversaire du parti au pouvoir, le RDPC annonce son entrée en politique. C’est la première fois que Franck Biya s’affiche autant avec le parti de son père.
Durant son séjour dans le septentrion, Franck Biya s’est entretenu avec Le lamido de Rey-Bouba Aboubakary Abdoulaye. Officiellement, il s’agissait d’une visite de courtoisie suite au décès du parent de l’autorité locale. Mais Georges Dougueli journaliste chez Jeune Afrique n’exclut pas une rencontre politique entre Franck et celui qui pourrait remplacer sont père selon la constitution du Cameroun vu la santé inquiétante du président du Sénat.
« Le lamido de Rey-Bouba est, en revanche, le vice-président du Sénat. Il est aussi un personnage clé dans le scénario constitutionnel de dévolution du pouvoir: en cas de vacance, c’est en effet le président du Sénat qui est appelé à succéder au chef de l’État. or le titulaire du poste, Marcel Niat Niifenji, a désormais dépassé les 88 ans; victime d’ennuis de santé récurrents, il est souvent absent. Il n’est donc pas incongru de penser qu’Aboubakary Abdoulaye pourrait être amené à le remplacer au pied levé. Et c’est là que le meeting de Garoua, bastion du parti au pouvoir, prend tout son relief », rapporte le journaliste.
A Paris, le choix de Franck Biya ne dérange pas. Le fils du président de la République a des entrées à l’Elysée et s’était déjà entretenu avec le président Emmanuel Macron. La France selon une source proche du réseau de Macron contactée par Georges Dougueli est favorable à une stabilité au Cameroun après Paul Biya.
« « Il n’y a pas, à l’Élysée, de position officielle concernant la succession, explique cette source. Il y a plusieurs pistes et des accents différents selon que les analyses émanent des milieux militaires, du renseignement, des milieux d’affaires ou de la diplomatie.
La plupart de ceux que je vois partent de l’idée selon laquelle la succession se jouera à l’intérieur du camp présidentiel. Mais il est vrai que certains poussent pour une succession du père par le fils sous le prétexte qu’il faut maintenir la stabilité, la sécurité, et sauvegarder des intérêts. », révèle la source.