Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a dressé le bilan de son action au sein de son parti et a partagé sa vision pour une transition politique au Cameroun.
Depuis sa prise de fonction à la tête du PCRN, Cabral Libii a travaillé à renforcer l'implantation du parti au niveau local. Après les élections législatives et municipales de 2020, le PCRN a remporté 5 sièges de députés et 210 sièges de conseillers municipaux, ce qui témoigne des progrès réalisés depuis 2018. Bien que les résultats semblent modestes par rapport au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), ils placent le PCRN presque au niveau d'autres partis politiques établis depuis vingt ans.
Cabral Libii a choisi de collaborer avec l'Alliance pour la transition politique (ATP) d'Olivier Bilé plutôt qu'avec l'Alliance pour le changement (APC, proche de Maurice Kamto). Selon lui, l'idée d'une transition politique est une réponse à la mauvaise gouvernance de Paul Biya et aux défis auxquels le pays est confronté. Il croit en une transition prudente pour permettre au Cameroun de se rétablir et de résoudre les crises, notamment la crise anglophone.
Pour Cabral Libii, la résolution de la crise anglophone passe par des accords de paix et des discussions avec toutes les factions impliquées. Il préconise un changement de la structure de l'État vers un fédéralisme qui reconnaît la diversité ethnique, communautaire et linguistique du pays. Il propose également de rendre l'apprentissage systématique des langues nationales, le français et l'anglais, obligatoire à l'école.
En se confiant à Jeune Afrique, Cabral Libii a présenté sa vision pour une transition politique au Cameroun et a réaffirmé son engagement à travailler pour le bien du pays et de ses citoyens.