Actualités of Friday, 14 October 2022

Source: www.camerounweb.com

Succession de Paul Biya : avant Etoudi, Kamto envoie un important message à Cavaye et met le RDPC en garde

Maurice Kamto veut des siège au Parlement Maurice Kamto veut des siège au Parlement

Depuis quelques semaines, le MRC multiplie les activités sur le terrain. Le parti de Maurice Kamto devra ensuite peaufiner l’organisation de la convention nationale, qui doit se tenir en 2023 et permettre de préparer la présidentielle de 2025. D’ailleurs, cette présidentielle s’annonce vraiment palpitant. Après le boycott de 2018, Maurice Kamto est décidé à prendre part aux prochaines élections. A parti Etoudi, le parti a un plan pour conquérir les autres mandats électifs.

En effet le MRC vise 100 sièges au parlement et 360 communes en 2025. L'objectif a été clairement donné par le porte du mouvement pour la renaissance du Cameroun ce vendredi. Le parti de Maurice KAMTO n'entend laisser aucune chance au RDPC et aux autres partis politiques en 2025. "Le 1er objectif du MRC en 2025 c'est 100 députés au moins et 360 communes. 100 députés pour prendre le contrôle du parlement. 360 communes pour ne laisser aucune collectivité en marge de la dynamique de développement qui sera enclenchée."



La participation du MRC aux prochaines élections : plus qu’une éventualité est une nécessité





L’un des problèmes que nous avons dans notre espace public c’est que le statut d’internaute confère celui de l’expertise à tout le monde sur tous les sujets. Bien que pour la liberté d’expression, et celle du débat, la condescendance de l’illusion du savoir sur tout m’insupporte.

En 2019, le corps électoral est convoqué un mois net après la libération des militants du MRC et une partie de ses leaders. La volonté de participer à ces élections législatives et municipales étaient perceptible aussi bien auprès des militants qu’au niveau des dirigeants du MRC. Seulement, les institutions électorales qui ont été prises en flagrant délit d’irrégularité et de fraudes électorales aux dernières présidentielles (cf. les faux observateurs électoraux, 32 Pvs des résultats de commissions départementales de vote non-signés sur l’ensemble de pages portant les chiffres, la somme des voix accordées aux candidats supérieure au résultat définitif du suffrage valablement exprimé, soit 100,48%, une incongruité mathématique, la déclaration du candidat Univers, troisième suivant les résultats officiels, suivant laquelle c’est un candidat de l’opposition qui a remporté ces élections…), n’ont pas daigné bouger le moindre élément du dispositif préfabriqué pour la légitimation de la perpétuation du régime fidèle à un seul individu.


Pour cette élection, nous avons tous préparé nos dossiers de candidature, un autre calvaire éprouvant, et ceci n’était qu’une étape préalable qui allait rencontrer l’autre barrière de l’étude desdits dossiers par les mêmes acteurs des institutions électorales savamment contrôlées par le pouvoir central. C’est donc à la veille du dernier jour de dépôt de candidature que le président national convoqua, pour le lendemain, le conseil national qui est l’instance en dessous de la convention et il fit un exposé des motifs sur le projet de boycott des élections législatives et municipales, et c’est ce qui fut adopté majoritairement à cet instant au siège. Je me souviens que ce jour Sam Sévérin ANGO qui nous avait rejoint quelques semaines plus tôt, avait commencé à râler dehors à la fin de cette séance, alors qu’il n’avait pas pris la parole à l’intérieur au moment où la parole avait été passée aux militants présents dans la salle.

L’appel au boycott fut un risque pour la déchéance du parti, mais avec ce risque, la survie du parti dépendait de nous, nous partisans du MRC, par contre la participation à ces élections comportait un risque au moyen duquel la survie du parti ne dépendait pas seulement de nous. Dans la première hypothèse le choix du concept résistance revêt tout son sens et sa profondeur. Il aurait suffi de se faire mutuellement confiance, de s’armer de patience et de persévérance, et même qu’en cas d’impatience, mettre le directoire en observation pour la prise de la mesure des sacrifices par ceux qui estiment qu’ils auraient militer plus que d’autres (car il ne s’agissait pas d’une résignation, ni d’une crise de passivité, mais bien plutôt d’un exercice de présence active non institutionnalisée). Dans la seconde hypothèse, l’institutionnalisation du MRC par une participation à ces élections était une occasion pour la revanche d’un régime dont la nudité a été exposée durant la crise postélectorale qui continue de valoir au MRC le courroux les bras répressifs du gouvernement perpétuel (Owona Nguini & Menthong 2018).

Tenez-le-vous pour dit, le candidat du RDPC n’a jamais aussi mal digéré les résultats d’une élection que celle de 2018, autant il a eu l’habitude d’être déclaré vainqueur dans un champ électoral plombé et enrobé de fraudes sans véritable contestation. La double élection suivante allait être utilisée pour définitivement rendre cette humiliation, considérée comme un affront à ce parti auquel il faut attacher la camisole de force ethno-régionale. D’ailleurs le mot fut lâché le jour du scrutin, « petits partis ». Il s’agit ici d’une prescription à l’opinion d’une réalité par quelqu’un qui n’a de moyen que la force de la décision décrétale. Ainsi avait-il prévu de laver l’affront infligée par le MRC à la dernière élection dérobée, par une prescription de mensuration aux seules dimensions perceptibles d’un parti réduit à l’ethnie bamiléké. Les traits d’un tel projet sont caractérisés par cette question au faciès que ses bras répressifs posent toujours aux militants « Qu’est-ce que tu cherche dans les affaires des bamilékés ?». Autrement, il faut comprendre que l’enjeu est qu’aucun parti en dehors de l’excroissance étatique que matérialise le RDPC, ne soit perçu comme une formation à coloration nationale.


La leçon a retenir


La leçon que j’ai retenue, vu que la vie politique est une école à la fois d’intelligence, de sagesse et d’honneur, c’est que l’opportunisme et la patience ne peuvent pas cohabiter durablement. Et pourtant, la patience est la première valeur à intégrer par l’opposant. Pour ceux qui ne le savent pas, certains hommes politiques n’arrivent pas par hasard sur le champ politique, ils y préparent leur progression pendant longtemps. Allez lire l’ouvrage : « La déchéance de la politique. Décrépitude morale et exigence éthique dans le gouvernement des hommes en Afrique », essai produit en 1999, livre le plus couru de l’auteur. Dans cet essai, Ce dernier pense l’opposition en Afrique, il développe les caractères nécessaires à l’homme politique africain en général, et celui de l’opposition en particulier. Il y élabore les effets de la patience, la résilience, la résistance, le travail pour cette dernière catégorie. Je vous envoie chercher le nom de l’auteur.



Entre 2019 et 2025 : des faits majeurs nouveaux


Le contexte est fondamental dans l’analyse du champ politique. L’actualité dans l’espace public camerounais a toujours été ponctué par la centralité autour d’un individu qui incarne le pouvoir décisionnel de création. Même si la discrétion a longtemps constitué l’arme de sa longévité, le chef de l’Etat du Cameroun souffre de l’usure du pouvoir, car le pouvoir use, il use toujours sans s’user. Sa compétence de création a depuis longtemps été déléguée à ses collaborateurs qui aujourd’hui se fixent mutuellement en distillant des prémisses de ce que M. Wafo Jean Robert qualifie de « Grand Soir ». Cette situation, en plus de ce que nous observons depuis plusieurs mois indique que le chef est diminué, pour parler comme les mboléyeurs, il n’a plus de répondant. Or c’est lui qui constitue le consensus parmi les successeurs putatifs, il pourrait certainement, dans un dernier baroud d’honneur, faire croire à un assainissement en neutralisant ces collaborateurs agités pour faire voie à sa propre progéniture. N’ayez point de doute, quelqu’un qui n’a aucune gêne à passer plus de quarante ans à la tête d’un Etat en-est bien plus que capable.

Ce contexte emprunt des neutralisations mutuelles, et surtout d’incertitude au sein du groupe gouvernant, peut constituer un boulevard pour toute opposition ambitieuse qui ne saurait bouder le plaisir de voir la mafia s’autodétruire, ni se fermer au transactionnel d’éventuelles alliances pour une dynamique vers la conquête du pouvoir à la fois local, législatif et exécutif. Ainsi, il est tout à fait possible qu’au moment où la scène est sensible aux conflits des successeurs putatifs, que notre réaction du non au gré à gré soit composée par la revendication à la révision du système électoral, à l’appel à un vrai dialogue inclusif refondateur d’un Etat qui veut se réconcilier avec lui-même en résolvant la guerre dans les deux régions du NOSO. Quant à l’argent des camerounais pour lequel des compatriotes sont incarcérés pour avoir appelé une gestion transparente et une enquête des fonds alloués à la CAN, c’est sûr que les principaux auteurs paieront les frais de ces détournements de l’argent du sang des camerounais. En attendant donc ces moments prédestinés par l’impréparation du Jupiter du régime, le MRC travaille en se fortifiant à toutes épreuves et tout obstacle. Dans ce contexte le MRC ira à toutes les élections, et cette annonce n’est pas une information pour nos adversaires qui dans tous leurs foras se le disaient depuis, certains le redoutent, d’autres factions se frottent les mains et d’autres attendent les effets du grand soir pour faire leur coming out.

En résumé, le contexte de guerre larvée qui progresse vers un brasier nous encourage lui-même à préparer activement des élections où l’expertise de l’honorable Libii en matière de stockage d’essence nous sera peut-être d’un apport. Imaginez-donc de l’essence dans un brasier allumé par les successeurs eux-mêmes.