Actualités of Wednesday, 22 March 2023

Source: www.camerounweb.com

Succession de Paul Biya : voici l’anglophone qui part favori, surprise générale dans le sérail

Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans

Selon Jeune Afrique, le premier ministre Dion Ngute n’est pas totalement out dans la course à la succession de Paul Biya, même si celui-ci se fait discret. Mais beaucoup de paramètres militent en sa faveur notamment son implication dans la résolution du conflit anglophone.



« La médiation canadienne a tourné court, mais Dion Ngute n’a pas perdu sur toute la ligne. Le communiqué signé des représentants des plus puissantes factions sécessionnistes, dont Lucas Ayaba Cho (Amabazonia Goberning council) et Ebenezer E. Akwanga, le patron de l’African People’s Liberation Movement, est en soi une victoire pour le Premier ministre. Réunir ces chefs de guerre autour de la même table est la preuve qu’il a établi des relations de confiance avec les insurgés anglophones.S’il était candidat à la présidence un jour, son meilleur atout serait sa capacité à réintégrer les sécessionnistes dans la République. Il se poserait ainsi en rassembleur et en homme de paix porteur d’une solution durable de la crise qui menace de démembrer le Cameroun de sa partie anglophone », relate Jeune Afrique.

Le magazine panafricain revient sur la succession de Paul Biya et le rôle que pourrait jouer le premier ministre. « Alors, qui est le plus malin ? C’est assurément « Chief » Dion Ngute. S’il n’en reste qu’un à l’heure de la passation de témoin au sommet de l’État, ce sera lui. En effet, à bien l’observer, Joseph Dion Ngute calque ses pas sur ceux de Paul Biya, qui fut Premier ministre de 1975 à 1982 et auquel le président Ahmadou Ahidjo avait fini par confier les rênes du pays, en dépit de l’opposition acharnée du secrétaire général de la présidence, Samuel Eboua, et du tout-puissant ministre de l’Administration territoriale, Victor Ayissi Mvodo. Les deux hommes avaient sous-estimé ce Premier ministre si effacé qu’ils le crurent dénué de caractère », précise le confrère.
Mais dans le sérail, la guerre reste féroce. « Personne ne dirait cela de l’actuel locataire de la primature, même s’il reste difficile de cerner la véritable personnalité de Dion Ngute. Face à ses rivaux, ce dernier s’en tient à une stratégie de l’évitement. Quitte à prendre des coups sans en donner. Néanmoins, si on le voit et l’entend peu, on sait que le chef du gouvernement ne fait pas que regarder passer les trains. Il suffit d’observer son activisme dans la résolution de la crise anglophone pour s’en convaincre. À Etoudi, personne ne s’y trompe. Dion Ngute n’est pas une potiche. Il a un avantage sur les autres prétendants : représentant quasi-permanent d’un président peu assidu aux rendez-vous internationaux, il tisse sereinement son carnet d’adresses à l’étranger. En juillet 2022, Paul Biya l’a désigné pour aller accueillir le président français Emmanuel Macron, en visite officielle à Yaoundé. », a pointé Jeune Afrique.

Dion Ngute est également présenté comme un Anglophone francophile
« Une belle exposition pour cet anglophone francophile issu de la notabilité traditionnelle du Sud-Ouest. L’entourage présidentiel a conscience qu’il en profitera pour soigner ses relations avec Paris. Des limites ont tout de même été fixées. Pas question, par exemple, de laisser les deux hommes effectuer dans le même véhicule le trajet entre l’aéroport et l’hôtel. Le chef du gouvernement camerounais aura eu l’occasion de revoir le chef de l’État français le 2 mars dernier, à Libreville, lors du One Forrest Summit… où il représentait Paul Biya », souligne le Magazine panafricain.


« Ses réseaux s’enracinent plus profondément au Commonwealth, dont il a été le point focal pendant vingt-et-un ans au sein du gouvernement, en tant que ministre délégué aux Relations extérieures. Professeur de droit diplômé des universités de Yaoundé, mais aussi du Queen-Mary College et de l’université de Warwick au Royaume-Uni, Dion Ngute y évolue en terrain conquis.
Au sein de la communauté anglophone, son leadership n’aura aucune difficulté à s’imposer. Certes, il devra surmonter la rivalité avec l’avocat Akéré Muna, qui ira à la compétition avec des atouts similaires. Si ce n’est que Dion bénéficie d’un avantage dû à son expérience dans la gestion au plus haut niveau des affaires publiques. Dans la course à la succession de Paul Biya, il faudra compter avec cet homme politique trop intelligent pour n’être qu’un faire-valoir », renchérit Jeune Afrique.