Le discours tant attendu de Paul Biya n’a pas été la hauteur des attentes. A la veille de la célébration de la fête de la jeunesse , le chef de l’Etat dans son adresse traditionnelle à la relève de demain a éclipsé les sujets qui animent l’actualité nationale notamment l’assassinat du journaliste Martinez Zogo et les interpellations qui s’enchainent depuis peu. Le silence du chef de l’Etat surprend car les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’il s’agit d’un crime d’Etat. Plusieurs aux cadres de la DGRE sont suspectés d’avoir éliminé le journaliste avec les moyens de l’Etat sur ordre de l’homme d’affaires Amougou Belinga et du ministre de la justice, Laurent Esso.
Interrogé par TV5 Monde, Haman Mana ne cache pas son étonnement. « C'est un choix étonnant d'autant plus que par le passé le chef de l'Etat même sur le discours à la jeunesse s'était toujours attaché à mettre une touche d'actualité dans son discours. Je me souviens quand en 2006, l'histoire des listes d'homosexuels bouleversait le pays, il avait fait une sortie dessus. Je ne sais pas pourquoi cette fois-ci il ne l'a pas fait », a déclaré le directeur de publication du journal Le jour.
Abordant la question de l’emploi des jeunes, le journaliste indique que le chef de l’Etat a fait preuve de cynisme. Paul Biya aurait selon lui reconnu l’incapacité de l’Etat et des operateurs économiques privés à employer tous les demandeurs d’emploi au Cameroun. Solution, il demande à chaque camerounais de se débrouiller comme il peut.
« Il y a une pointe de cynisme dans ce discours. L'Etat dit en d'autres termes aux jeunes cameroun : " écoutez l'Etat ne va pas embaucher tout le monde, le privé non plus alors débrouillez-vous avec l'auto emploi, avec l'agriculture, avec l'artisanat mais aussi avec l'économie numérique », comment Mana sur le média francophone.