Menka, localité symbole du conflit qui oppose le gouvernement aux séparatistes anglophones.
Des flaques de sang et des impacts de balles, toujours visibles. Il y a 10 jours, 32 personnes étaient tuées ici, à Menka, un petit village de la région anglophone du Nord-ouest du Cameroun.
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Selon l'armée et le gérant de cette auberge, 27 d'entre elles étaient des séparatistes : «Ils m'ont dit qu'ils voulaient loger ici, qu'Ils étaient des membres de l'armée d'Ambazonie (état virtuel autoproclamé par les séparatistes anglophones)., et qu'ils avaient le droit de loger ici. J'ai refusé, ils ont insisté et ils ont menacé de me tuer si je parlais encore »
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Parmi les victimes, 5 otages dont une jeune fille de 19 ans. Pour le leader historique de l'opposition, John Fru Ndi, président du Social Democratic Front, principal parti d'opposition au Cameroun, ce massacre aurait pu être évité : « Si l'armée avait encerclé l'hôtel et tiré en l'air, elle aurait pu capturer tout le monde vivant. Mais les militaires ont encerclé l'hôtel et ont tiré dans le tas... ils ont tué tout le monde. Monsieur Biya qui a ordonné cette guerre, devrait être poursuivi pour crimes contre l'humanité »
Depuis 2016, le Cameroun s'enfonce dans une crise socio politique qui oppose le gouvernement aux séparatistes de la minorité anglophone.