• Abdoulaye Thiam alias Calibri Calibro a livré son témoignage sur France 24 et Rfi
• Il a parlé de son parcours tumultueux pour rejoindre l’Europe
• Il charge les dirigeants africains d’être à l’origine du départ des jeunes en aventure
Il est beaucoup plus connu sous son nom de lutte Calibri Calibro. De son vrai nom Abdoulaye Thiam, activiste camerounais, et fondateur de la Brigade anti-sardinards de France qui donne des sueurs froides aux suppôts du régime Paul Biya dans la diaspora, n’a pas eu un parcours facile. Il a rejoint l’Europe il y à travers la mer. Et avant de devenir un commandant » aujourd’hui, il a été esclave sur le chemin de l’exil.
Reçu ce samedi sur Rfi et France 24 dans le débat africain chez Alain Foka, Calibri Calibro tout comme d’autres migrants, ont livré le récit poignant de son parcours pour rejoindre l’Europe notamment la France. De Douala à Pairs, cela a été un véritable parcours du combattant.
Au-delà du contexte politique, c’est le manque de perspectives au Cameroun qui a poussé Abdoulaye Thiam sur le chemin de l’exil. « Au Cameroun, on survit. On ne vit pas », a-t-il lancé d’entrée de l’émission. C’est en 2016 qu’il a pris la décision de partir en exil
« Je suis passé par le Niger. J’ai été choqué quand je suis venu à Agadez. Là en une journée, j’ai vu débarqué près de 5000 personnes, ce qui fait en moyenne 35000 jeunes qui sortent toutes les semaines pour se retrouver en Europe. Une fois qu’on a le virus, il n y a rien qui puisse nous arrêter de partir. Je suis parti de Douala, puis j’ai fait le Nigéria et le Niger. J’ai traversé le désert de la Méditerranée qui est un véritable mouroir. Je suis arrivée en Algérie, de là, je suis arrivée en Lybie qui est une prison à ciel ouvert », raconte-t-il. Et c’est en Lybie que son calvaire même commence.
En Lybie, J’ai été réduit en esclave On était 50 à partir et il y a eu 10 morts dans le désert, abandonnés. Il y a eu 3 filles qui ont été violées devant nous par les passeurs et nous ne pouvions absolument rien faire. Tu te dis je ferai mieux de retourner à la maison mais comment ? C’est un cercle que lorsque tu rentres dedans, c’est difficile de reculer. J’ai été rançonné à plusieurs reprises. Aujourd’hui, ma maman ne vit plus parce qu’elle a tout vendu pour me sortir de là. J’ai enterré énormément de personnes dans le désert en Lybie. Il n y a pas e jour où je n’enterrerais pas les gens. Ce qui se passe en Lybie est comparable au film chasse à l’homme.
« Chaque Libyen a une prison chez lui. Le noir pour un libyen, représente une manne financière énorme. Il y a nos frères noirs qui nous vendent aussi. Le monsieur chez qui j’étais et que j’ai dénoncé et fait arrêter, se faisait 500 mille euros par semaine. Avant d’atteindre la Méditerranée, dans un tout petit camion, nous étions 120 migrants. Pas moyen de s’asseoir. Avant de traverser la Méditerranée, le bateau que nous avions pris était déjà percé à l’embarcation. Personne ne voulait passer car c’était la mort garantie. C’est dans ce cafouillage que nous certain, on a pu regagner l’Italie et chacun a pris son chemin ».
Pour l’activiste, la principale cause pour pousse les jeunes à l’exil et à prendre la Méditerranée au péril de leur vie, c’est la dictature et la mal gouvernance. Pour lui, la majorité des dirigeants africains ne pensent pas aux populations mais à eux-mêmes.