Actualités of Tuesday, 26 September 2023

Source: www.camerounweb.com

Témoignage : une victime des viol de la part de militaires de Biya au NOSO fait pleurer tout le Cameroun

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Dans un article bouleversant publié par Le Monde, Jenny* raconte son calvaire et se tord de douleur tout en partageant son histoire. Comme des dizaines d'autres femmes originaires des régions anglophones du Cameroun, cette agricultrice a été victime de violences sexuelles, infligées par des militaires, affirme-t-elle, déployés dans sa région depuis le début de la guerre civile en 2017, qui oppose les séparatistes à l'armée.

Les terribles événements se sont déroulés en septembre 2021, dans un village en périphérie de Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest. À l'époque âgée de 46 ans et mère de six enfants, Jenny travaillait dans sa plantation avec l'une de ses filles, cultivant des haricots, des ignames et du maïs. Concentrées sur leur travail, elles n'ont pas remarqué l'approche des soldats. "D'habitude, quand on les entend ou qu'on voit leurs véhicules de loin, on court se réfugier dans la brousse. Nous avons été prises par surprise", raconte Jenny en larmes.

Jenny n'est malheureusement pas un cas isolé. "C'est devenu courant à Bamenda depuis le début de la guerre", déplore-t-elle. Depuis cet événement traumatique, elle a fui à Douala, la capitale économique du pays, où elle partage une chambre avec ses fils. Sa fille, également victime de viol, est à Yaoundé, la capitale administrative, chez un oncle. Jenny et sa fille ont été séparées "par manque d'argent, mais aussi pour ne plus en parler et essayer d'oublier", explique-t-elle. Elle décrit sa vie intérieure comme "détruite" et ressent qu'elle "vit comme une morte vivante".

Le Monde a mené une série de rencontres entre 2019 et 2023 avec une trentaine de victimes, toutes ayant partagé des expériences similaires. Certaines ont été victimes d'abus de la part des militaires, tandis que d'autres ont subi des violences perpétrées par les séparatistes. Depuis le début du conflit, qui a déjà coûté la vie à plus de 6 000 personnes et poussé plus de 700 000 à quitter leur foyer, selon l'ONG International Crisis Group, les cas de violences basées sur le genre ont explosé, comme le constate Akem Kelvin Nkwain, responsable des droits de l'homme au Centre for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA), une organisation qui documente le conflit dans l'ouest du pays.

Cet article poignant de Le Monde met en lumière la souffrance et les tragédies auxquelles sont confrontées de nombreuses femmes dans les régions anglophones du Cameroun et attire l'attention sur la nécessité de mettre fin à ces violences insupportables.