Actualités of Friday, 4 March 2016

Source: fr.allafrica.com

TCS : Dieudonné Mah livre Jean William Sollo

Williams Solo Williams Solo

Devant le juge d'instruction, le Directeur administratif et financier (Daf) de la Camwater a soutenu, le 1er mars, qu'il virait les fonds querellés sur ordres de son alors directeur général.

Jean William Sollo Mardi dernier, la République bruissait d'une audition du Daf de la Cameroon water utilities corporation (Camwater) au Tribunal criminel spécial (Tcs). Dieudonné Mah a, en effet, été entendu par le juge d'instruction dans le cadre de l'une des affaires désormais baptisées Sollo. Parmi les 4 enquêtes ouvertes contre l'ancien patron de la Camwater, le Tcs a décidé dans un premier temps, de faire la lumière sur les mirifiques virements opérés à l'époque par l'ex-Daf.

Selon des indiscrétions, Dieudonné Mah n'aurait pas fait de mystère pour livrer son ancien Dg sur un plateau. Il aurait ainsi rondement soutenu, devant le juge, qu'il agissait sur ordres de Jean William Sollo, et que tout s'est déroulé quand il venait à peine de prendre ses fonctions au sein de l'entreprise à capitaux publics.

Dans la même lancée, confient des sources proches du Tcs, le Daf de la Camwater n'aurait pas fait l'économie des détails troublants sur les multiples paiements qu'il exécutait, surtout ce fameux rivement à un débit fou de 350 millions de Fcfa en direction de 4 comptes privés (en un jour) appartenant à un certain Ndzié Ndzié Aloys. Ce qui est d'autant curieux, c'est le fait que ce Ndzié Ndzié Aloys n'est pas un prestataire de service. Il est plutôt apparu comme un obscur salarié de la Camerounais des eaux (Cde).

Plus étonnant encore, le fait que ses numéros de compte bancaire se sont retrouvés sur une facture de plusieurs sociétés de prestations de services avec lesquelles, en apparence, il n'avait rien en commun. D'après les informations parvenues à La Météo, l'ancien directeur administratif et financier de la Camwater aurait par ailleurs souhaité que son ancien chef soit présent au cours de son audition au Tcs pour confrontation. Il n'empêche qu'en l'absence de l'ex-Dg, l'ancien collaborateur de M. Sollo à l'Office national de développement des forêts (Onadef) a confirmé les pirouettes financières de son hiérarchie.

Au Tcs, l'on soutient que Dieudonné Mah aura été plus que constant dans ses déclarations devant le juge d'instruction, rejoignant ainsi ses propos tenus il y a deux années devant les enquêteurs du Secrétariat d'État à la défense en charge de la gendarmerie (Sed), consécutive à une dénonciation de l'Agence nationale d'investigation financière (Anif). À l'époque, se souvient-on, M. Mah avait dit et répété à ses interlocuteurs du Sed que l'ordre de payer les factures querellées venait du Dg de la Camwater, Jean William Sollo. Normal, puisque l'unique ordonnateur d'une entreprise publique, ou dotée d'une forme juridique assimilée, n'est personne d'autre que son Directeur général.

Quoi qu'il en soit, l'affaire Sollo promet en révélations, si l'on y ajoute l'autre dossier, le 5è d'ailleurs, lié au fameux paiement de l'ordre 432 millions Fcfa en un seul coup (l'équivalent de 3 ans de salaire, à raison de 12 millions perçus mensuellement sans compter les autres avantages) effectué en décembre dernier par l'ancien directeur général de la Camwater, sous le prétexte du mariage de sa fille du côté d'Akono. Comme quoi, il sera difficile au naufrageur de l'Onadef de sortir du guêpier dans lequel il se trouve actuellement, ce d'autant plus que tous ses proches sont déjà allés faire allégeance à son successeur.

Et déjà à Akono, il se murmure que M. Sollo serait sous le coup d'un autre procès lié à la vente d'un terrain à Orange Cameroun. Il se dit, en effet, que l'ancien maire d'Akono - se passant pour le légitime propriétaire du site- aurait perçu d'Orange Cameroun, près de 50 millions de Fcfa pour l'installation de l'antenne de cet opérateur de téléphonie mobile.

L'ex-édile de la ville aurait bénéficié de la complicité de l'ancien sous-préfet de la ville pour empocher le pactole. Malheureusement pour ces derniers, puisque le vrai propriétaire du terrain va finir par se présenter devant les responsables d'Orange Cameroun, non sans réclamer la tête de Jean William Sollo. Affaire à suivre.