Depuis quelques mois, la procédure fait du sur place. En effet, sieur Dikum, cadre de banque, témoin de l’accusation, paralyse la poursuite sereine de cette procédure appelée en janvier 2015 devant le TCS. Là où le bât blesse est le fait pour ce témoin de ne pas produire l’historique de fonctionnement des comptes de Polycarpe Abah Abah.
A l’époque des faits (année 2000), l’ex-Ministre de l’Economie et des Finances était Directeur des impôts. Le 05 mai 2000, M. Abah Abah, alors directeur des impôts avait fait créditer sur le compte n%301 807-01-S ouvert dans les livres de la Commercial Bank of Cameroun (CBC) de Yaoundé la somme de 1.158.352.393 Fcfa au titre des revenues des fonds TVA. Le même jour et après vérification, il est apparu que le numéro de compte suscité, en raison de la similitude, était le compte personnel d’Abah Abah. Cette similitude, mieux cette erreur sur le compte 301 807 01 M de Remboursement TVA sera rétablie.
Une correspondance du Directeur général de la CBC portant sur des opérations comptabilisées à tort sur le compte personnel de Polycarpe Abah Abah, directeur des impôts lui est adressée le même jour.
Il précise dans sa lettre ce qui suit : «Ayany pris conscience de l’erreur commise, nous avons unilatéralement décidé et corrigé les écritures comptabilisées initialement sur votre compte personnel par le débit du compte de ‘’remboursement de TVA’’ et sous bonne date et valeur, pour éviter que soit d’une quelconque manière mis en cause et la signature de l’Etat et celle du Directeur des Impôts». Le Directeur général termine sa correspondance en ces termes : «Nous excusons de cet incident qui, nous l’espérons ne portera pas atteinte ni à votre honorabilité, ni à celle de la banque».
Mais l’affaire va rebondir des années plus tard par la dénonciation de honorable Peter Wiliam Mandio, ancien directeur de publication du périodique ‘’Le Front indépendant’’. L’affaire sera enrôlée par le Parquet général et est en instruction devant le TCS depuis janvier 2015. Au moment des faits, une enquête administrative ( Minefi) avait été ordonnée. Pour la tutelle, il s’est agi d’une dénonciation anonyme. Il ressort de l’enquête diligentée par le Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) que ‘’rien n’a été constaté’’.
Devant la représentation nationale le 30 juin 2001, le Ministre des Finances et du Budget, Monsieur Michel Meva’a M’Eboutou a pris position : «Il n’y a eu ni Détournement de deniers publics, ni plainte administrative, ni faute commise par Abah Abah, Directeur des Impôts» Moralité, faute de la banque, aucun préjudice pour l’Etat.
Depuis l’ouverture de ce procès, l’honorable Mandio, témoin de l’accusation, n’a jamais déposer pour ‘’étayer’’ sa dénonciation ou d’éclairer tout court la lanterne du tribunal. Mais jusqu’à l’audience de ce jeudi, le tribunal attend toujours du Témoin qu’il produise l’historique des comptes à la CBC en l’An 2000 de l’ancien Directeur des Impôts, Abah Abah Polycarpe. Faute de la production de cette pièce (sésame), le tribunal a remis la cause le 02 octobre 2015.