Scène cocasse ce 27 janvier 2016 au Tribunal criminel spécial à Yaoundé. Les avocats de Yves Michel Fotso ont décidé de quitter la salle des débats alors que se tenait l’audience dans l’affaire qui oppose leur client à l’Etat du Cameroun concernant la liquidation de la défunte compagnie nationale aérienne, Camair.
Me Ashet et Me Mandeng sont sortis de la salle malgré les interpellations du juge Moukouri, président de la collégialité. Mutations rapporte le lendemain qu’à l’ouverture de l’audience, le conseil de l’homme d’affaires ont sollicité un ajournement des débats.
Me Ashet et Me Mandeng « produisent au tribunal deux certificats médicaux datant du 14 décembre 2015 et du 21 janvier 2016. Il est mentionné sur ceux-ci que M. Fotso est interné à l’Hôpital général de Yaoundé et se trouve dans l’incapacité d’honorer à la convocation du tribunal. Les deux certificats médicaux sont signés du médecin du centre de santé de la gendarmerie, au Secrétariat d’Etat à la défense (SED), qui fait office de médecin de la prison secondaire de Yaoundé », écrit notre confrère.
Mais, la partie adverse va protester, souligne encore Mutations. « Après avoir pris acte, et relevé l’authenticité et la légalité de ces papiers, le ministère public va récuser ces documents arguant qu’ils auraient dû être signés des médecins de l’Hôpital général de Yaoundé sous la surveillance desquels l’accusé a été placé. Pour un constat efficient de son état réel ». Ayant écouté les deux parties, le tribunal tranche en faveur de l’avocat général. D’où l’ire des avocats de la défense qui « décident de se retirer et de ne pas assister à l’audition du liquidateur de l’ancienne compagnie de transport aérien, le directeur du cabinet Bekolo and Partners ».
Un acte qui n’a pas n’empêché les juges de tenir les débats « qui portent sur les mouvements d’argent observés lors de la vente de l’épave du Boeing 747 combi ». Des débats que la défense traitent d’oisifs, mentionne le journal. Pour Me Ashet, il s’agit «des débats oisifs qui ont pour objectif de faire tourner en rond la procédure. Notre client a remboursé le corps du délit, nous attendons que l’autorité compétente se prononce sur l’arrêt des poursuites ou pas».
Yves Michel Fotso, depuis 2013, a reversé dans les caisses de l’Etat 1,75 milliard de Fcfa représentant la somme arrêtée dans le protocole d’accord pour la liquidation de la Camair. Le remboursement du corps du délit doit, selon la loi, déboucher sur l’arrêt des poursuites. Mais à condition que le ministre de la Justice donne son accord. A ce jour, la décision de Laurent Esso reste attendue.