L'administrateur civil était attendu en début de semaine au Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (MINEPAT).
Il y a un mois, le Tribunal Criminel Spécial avait convoqué Libog Lilim Bayiha Jean René, maire de la Commune d'Eséka, pour répondre des faits de détournement de deniers publics. Jeudi dernier c'était au tour d'une mission de contrôle de l'Etat d'exécution des projets d'entretien routier du MINEPAT de tenter voir plus clair dans la gestion controversée des fonds de l'entretien routier des exercices budgétaires allant de 2014 à 2016 totalement décaissés par le maire, apprend-on de l'hebdomadaire L'Anecdote dans sa parution du lundi 28 août 2017.
D'après le journal, les conseillers municipaux de cette commune rapportent que le maire s'est lui-même adjugé ce juteux marché de plus de 455 millions de FCFA par le truchement de Bethanie, l'une de ses nombreuses sociétés écran. Cette thèse sera confirmée par l'un des enquêteurs du TCS en charge de ce dossier.
Ainsi, il se trouve que mardi dernier, le maire a tenté d'organiser une réunion extraordinaire pour mettre en place la stratégie destinée à déjouer la mission du MINEPAT. Il aurait proposé au délégué départemental de ce ministère, de mentionner dans son rapport que les routes rurales nouvellement refaites par les exploitants forestiers pour mieux acheminer leurs marchandises vers les pôles de commercialisation sont à son actif. C'est sans compter sur l'intégrité du responsable local du MINEPAT qui a vite fait de se désolidariser de cette initiative.
En effet, renseigne le journal, aucune route n'a été reprofilée à Eséka depuis 2014 par la municipalité. Ce qui a eu le don de provoquer le courroux du TCS où il a été convoqué pour présenter des documents justificatifs de ses dépenses. Aujourd'hui, c'est au tour d'une équipe du MINEPAT de se pencher sur ce dossier. Une situation qui augure sans doute des lendemains difficiles pour le maire de la Commune d'Eséka que le conseil municipal a décidé de destituer.