Actualités of Saturday, 18 February 2017

Source: fr.allafrica.com

TCS: les curiosités des listings bancaires à l'étranger

Tribunal Criminel Spécial à Yaoundé Tribunal Criminel Spécial à Yaoundé

Dans son enquête, l'Agence nationale d'investigation s'est curieusement gardée de donner les soldes des comptes supposés des personnalités arrêtées dans le cadre de l'Opération épervier.

Le document « confidentiel » de Hubert Ndé Sambone adressé à Ferdinand Ngoh Ngoh contient quand même des curiosités. Car, confessant que c'est la liste des comptes bancaires supposés de certaines personnalités qui a suscité son enquête, l'on se serait attendu à avoir, comme dans les listes publiées par voie de presse, les soldes des quelques comptes qui auraient été traqués.

De deux choses l'une : soit c'est une omission volontaire, soit les montants dans lesdits comptes sont dérisoires. En outre, l'Anif ne s'est finalement prononcée que sur six personnalités, alors que la liste qui a suscité ses investigations en contenait 60. Car, l'on se rappelle qu'alors hebdomadaire, c'est « L'œil du sahel » qui publie le 12 février 2013 une liste supposée avoir servi de base à l'arrestation de plusieurs hautes personnalités au Cameroun.

Sans source, cette liste fait apparaître des noms et des numéros de comptes affectés avec des opérations et/ou des soldes qui atteignent des centaines de milliards de FCFA. On retrouve des noms connus, Yves Michel Fotso l'ancien Administrateur de la CAMAIR, Urbain Olanguena Awono, l'ancien ministre de la Santé publique, Haman Adama, l'ancienne ministre de l'Education de base. Mais aussi des noms peu ou pas connus Le record des comptes est battu par l'ancien ministre des Finances Polycarpe Abah Abah avec une trentaine de comptes bancaires.

Les enquêtes vont révéler que cette fameuse liste de comptes bancaires émane d'un certain Francis Dooh Collins du cabinet Strageco.

Le 16 septembre 2007, Amadou Ali qui officie alors comme vice-Premier ministre en charge de la Justice, signe deux lettres de mission confidentielles à cet « expert en intelligence économique vivant entre l'Europe et l'Afrique » pour tracer la fortune supposée de certaines pontes du régime.

Pour sa mission, M. Dooh Collins empoche un important chèque estimé par des sources à plusieurs centaines de millions de FCFA. Mais « l'expert », comme ne l'indique pas le listing des comptes bancaires et des soldes qu'il fournira à son mandant, n'ira pas se tuer à la tâche. Son rapport se révèle un ramassis de quelques rares comptes réels aux soldes imaginaires et d'une quasi-majorité d'identités bancaires fictives aux contenus tout aussi inventés. La preuve: sa publication a suscité un concert de protestations de la part de Jean Baptiste Nguini Effa, Yves Michel Fotso, Abah Abah, etc.