Actualités of Wednesday, 15 February 2017

Source: Le Messager

TCS: si l'affaire Abouem à Boul, vous était contée

Siège du Tribunal Criminel Spécial à Yaoundé Siège du Tribunal Criminel Spécial à Yaoundé

L’audience du 1er fevrier dernier, laisse entrevoir de fil en aiguille, qu’Abouem serge a des démêlés qui n’ont rien à voir avec une affaire de sport. L’accusé, clame toujours son innocence dans cette affaire ; martelant que la cabale dont il en est la victime, est liée, à son refus de cautionner un détournement de 200 millions, reliquat des fonds débloqués par l’Etat du Cameroun pour les compétitions suscitées. Les prochaines audiences permettront au TCS de lever le lièvre, en indiquant le rôle trouble, joué par Abdoulrassoul Abakar, dir ecteur d’Emergence group SA et ses  complices du Ministère des sports et de l’éducation physique.

Aux sources de l’affaire

Rappel des faits. Les équipes nationales du Cameroun de volley ball dames et messieurs se qualifient pour les championnats du monde en 2014. Pour atteindre ce résultat, le président de la de la Fecavolley fait préfinancer par endettement la participation à quatre tournois (Ndjamena, Libreville, Brazzaville, KinshaSA). Les équipes se qualifient pour les championnats du monde et le ministre des Finances signe deux décisions de déblocage aux noms de Binfon Eric et Yves Mpenekoul, respectivement de 399 et 347 millions. Alors que les championnats doivent commencer, les équipes se retrouvent sans ressources et le président Julien Serge Abouem à Boul est obligé de procéder à un montage financier pour avoir des fonds et se prémunir des lenteurs dans le décaissement des fonds de l’Etat.

C’est en ce moment  qu’entre en Jeu, l’entreprise d’Emergence Group SA qui serait par ailleurs une idée de Julien Serge Abouem à Boul ; qui y place Abdoulrassoul Abakar à la tête de ladite société. Et pour cause, la Fédération ne pouvant directement bénéficier des concours bancaires. C’est dans ce cadre que la Fédération reçoit 113 000 000 de franc pour l’équipe nationale de volleyball Hommes. Cette somme est transférée au régisseur Eric  Binfon pour gérer l’équipe qui se trouve déjà en Pologne. Au retour de Pologne ‘l’Etat paye la décision de déblocage et le régisseur indiqué, rembourse les fonds au compte de la Fecavolley ; ce dernier ayant au préalable, signé sur demande de Abdoulrassoul Abakar, directeur d’Emergence Group SA, un avis de virement irrévocable( Avi) en faveur du compte de d’Emergence Group SA.

Mais, il se fait que c’est le président de l’entreprise d’Emergence Group SA, en voulant utiliser les fonds qui lui avaient été prêtés par la banque pour cette opération, demande au président de la Fecavolley et au sieur Binfon de verser cet argent dans le compte de la Fecavolley. Première curiosité, on reproche à ce dernier d’avoir détourné 45 millions des 113 millions non reversés dans le compte d’Emergence Group SA. Dans son ordonnance de renvoi, le juge d’instruction accuse aussi Julien Serge Abouem à Boul d’avoir distrait 60 millions avancés par Emergence Group SA, le 03 octobre 2014, après les championnats du monde.

Il est à souligner que cet argent n’ayant rien à voir avec la participation de l’équipe nationale de volleyball dames qui avait été éliminée dès le premier tour et qui est rentrée au Cameroun exactement le même jour du 3 octobre, date où il y a eu décaissement en SA faveur, aux dires de monsieur Abdoulrassoul Abakar le directeur de d’Emergence Group SA.

De la discorde à la bataille dans les tribunaux

Après audition des témoins lors de la cross examination, on peut dire que dans cette affaire ministère des Finances contre Julien Serge Abouem à Boul, la vérité commence à jaillir. Sur le plan juridique, un ensemble de problèmes se posent. Le contrat entre la Fecavolley et Emergence Group SA fait-il référence à une subvention de l’Etat ? Sur la question, Manga Zambo a dit à la cours que le fait que le Minesep ait autorisé la tranSAction et que cet argent était destiné à une mission de service publique, fait de cet argent des fonds issus d’un contrat administratif. Ce que réfute littéralement les avocats de Julien Serge Abouem à Boul qui ont démontré que le ministre n’a jamais signé de contrat avec la Fecavolley et que ce sont les régisseurs qui ont géré l’essentiel de cet argent ; non la Fecavolley, encore moins Julien Serge Abouem à Boul.

D’où le caractère  privé des fonds comme stipulé par le ministre des Finances lors de son désistement en tant que partie civile. Cela a été confirmé par les deux régisseurs qui, tour à tour, ont dit que Julien Serge Abouem à Boul n’a géré aucun franc et qu’ils ont produit leur compte d’emploi au ministère des Finances camer.be. Par ailleurs Julien Serge Abouem à Boul a démontré que le contrat présenté par Manga Zambo était un faux contrat, qu’il n’a jamais signé un pareil contrat. Au titre de preuve, il parle de l’absence du cachet de la Fédération et de la disposition qui permettent à Emergence Group SA de faire des prêts en compte courant à la Fecavolley. Ces faits ainsi expliqués, ont été reconnus par Manga Zambo.

Sur un tout autre plan, l’accuSAtion a voulu démontrer que le contrat en question avait bénéficié de la caution de l’Etat. Ce qu’a contesté Julien Serge Abouem à Boul. Du haut de SA posture de spécialiste des finances publiques, tout en démontrant par un décret du Premier ministre de 2008 sur l’endettement public, il affirme, qu’il n’y avait aucun acte portant caution dans ce contrat, car le ministère des Sports n’octroie pas de caution financière au Cameroun ; mais qu’il s’agissait d’une prérogative reconnue au seul ministère des finances. D’autant que le ministre des sports n’a  pas signé la convention liant la Fecavolley à Emergence Group SA comme mentionné par les avocats de la défense.

Le détournement manqué de 200 millions

La pomme de discorde entre les deux parties, le fait important et certainement déclencheur de cette affaire demeure les 200 millions de francs, non reversés par Julien Serge Abouem à Boul a Emergence Group SA ; selon certaines sources, il y avait des mécanismes et des stratégies, savamment montés pour détourner cet argent. Certaines indiscrétions parlent d’une répartition à laquelle, l’un des régisseurs attendait 15 millions de francs si l’on se réfère à la question posée par Julien Serge Abouem à Boul contre ce dernier devant la barre. Quels étaient les autres bénéficiaires de  cette tentative de détournement ?

Quel rôle ont joué les  cadres du ministère des Sports et de l’éducation physique dans cette affaire ? En attendant que toutes les révélations qui surprennent de jour en jour, soient déversées aux prochaines audiences devant le TCS, il est à noter que la comparution des deux derniers témoins de l’accusation lors de l’audience du 1 er février 2017, permet de mieux cerner l’histoire du présumé détournement de la somme de 106 millions qui  constitue le principal chef d’accusation à l’encontre du président de la fédération camerounaise de volleyball.

Au moment où l’affaire se densifie et que l’on commence à sonder la vérité, le passage devant les magistrats du tribunal criminel spécial de Yves Mpenekoul, régisseur de l’équipe nationale de volley-ball dames et celui de Manga Zambo ; ajouté à celui qui les a précédés, deux semaines plus tôt de Eric Binfon, régisseur de l’équipe nationale de volley-ball hommes lors des derniers championnats du monde de 2014, procèdent d’un début de clarification, capable de permettre de démêler l’écheveau.

On peut déjà comprendre que l’affaire à laquelle  est confrontée le président de la de la Fecavolley est un problème de droit civil. Il s’agit d’une affaire, qui à l’origine, est née d’un préfinancement privé, que l’on veut transformer par des artifices incompréhensibles en détournement de deniers publics ; par conséquent forcer les choses en la rendant, enrolable devant la juridiction spéciale qu’est le TCS.

Ce problème est porté à bout de main par les cadres du ministère des Sports et de l’éducation physique qui ont voulu entraîner le président de la Fédération camerounaise de volleyball dans la distraction de 200 millions destinés aux primes par objectif des équipes que le président de la Fecavolley a fait remettre dans les caisses du Trésor public, d’où les termes clairs et sans ambiguïté du ministre des Finances qui s’est dé constitué partie civile le 27 octobre 2016 en ces termes. « L’Etat du Cameroun n’a accordé aucune subvention à la Fédération camerounaise de volleyball, ni à la société Emergence Group SA. Le ministère des Finances n’a subi aucun préjudice financier résultant de la convention de partenariat privé signée entre ces deux parties ».

Devant le désistement du ministère, garant de la fortune publique, il est difficile de comprendre la poursuite d’un tel procès ; alors même que le propriétaire des fonds publics qu’est l’Etat par le biais du ministre des Finances, atteste de ce qu’il n’a rien perdu d’une manœuvre dolosive.