En plein cœur de la crise anglophone, l’Imam de la Mosquée centrale de Buea a profité de la célébration de l’Aïd al-Adha, le dimanche 16 juin 2024, pour appeler les dirigeants du Cameroun à plus de transparence et d'engagement dans la résolution des problèmes qui accablent le pays.
La communauté musulmane de Buea, située dans la région du Sud-Ouest, a célébré avec ferveur l’Aïd al-Adha, également connue comme la fête du sacrifice. La cérémonie, présidée par l’Imam Alhadji Mohammed Abubakar, a rassemblé de nombreux fidèles ainsi que des autorités administratives et locales.
Lors de son sermon, l’Imam Abubakar n’a pas mâché ses mots en critiquant l’hypocrisie des dirigeants face aux défis multiples que traverse le Cameroun. « Nous avons des problèmes à gauche et à droite, le Cameroun souffre, de nombreux pays traversent des défis différents. Les dirigeants se lèvent, mais pas assez ; il y a de l’hypocrisie dans tout ce qu’ils font. La vie humaine doit être valorisée. Il devrait y avoir de la solidarité, de l’amour, de la coopération et éloigner la haine et la jalousie », a-t-il déclaré.
Cette célébration de l’Aïd al-Adha survient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par une recrudescence des hostilités des groupes séparatistes dans les régions anglophones. Ces derniers ont récemment intensifié leurs actions violentes, exacerbant une situation déjà précaire pour les populations locales.
L’appel de l’Imam Abubakar résonne comme un cri de cœur pour une action plus sincère et déterminée de la part des autorités. « Il est temps pour les pays et les dirigeants de retourner à leurs étagères, de faire des recherches et de voir ce que Dieu voulait dire en créant un être humain. Il est temps que les dirigeants se lèvent », a-t-il conclu.
L’Imam Alhadji Mohammed Abubakar a exhorté les dirigeants à repenser leurs actions et à placer les besoins et la sécurité des populations au centre de leurs préoccupations.