Actualités of Friday, 22 September 2017

Source: cameroon-info.net

Tensions à Bamenda: Kah Walla craint le pire !

Un couvre-feu à Bamenda vient d'être instauré tous les jours entre 22 heures et 05 heures Un couvre-feu à Bamenda vient d'être instauré tous les jours entre 22 heures et 05 heures

Dans un communiqué de presse rendu public ce vendredi 22 septembre 2017 au matin, le parti que dirige Edith Kah Walla attire l'attention sur les signes évidents de la dégradation du climat socio-politique au Cameroun.

Depuis le mercredi 20 septembre 2017, Edith Kah Walla, présidente du Cameroon People's Party (CPP) conduit une importante délégation de membres du mouvement Stand Up For Cameroon à Bamenda, capitale du Nord-Ouest, une des régions anglophones du Cameroun. Cependant, les manifestations prévues dans le cadre de cette tournée n'ont pu avoir lieu, la faute à une mesure du préfet du Département de la Mezam qui interdit toute manifestation publique dans son territoire de commandement jusqu'au 3 octobre 2017.

Compte tenu de la recrudescence des violences à Bamenda où l'on a enregistré l'explosion de plusieurs bombes artisanales cette semaine, le gouverneur de la région du Nord-Ouest vient aussi d'interdire la circulation entre les départements de la région et d'instaurer le couvre-feu à Bamenda tous les jours entre 22 heures et 05 heures.

Selon le CPP qui s'exprime dans un Communiqué de presse rendu public ce vendredi matin, les facteurs entretenant la montée des tensions dans cette région sont connus de tous.

"D’une part, on peut citer le maintien en détention d’une partie des personnes arrêtées, l’insuffisance des solutions aux revendications sectorielles des syndicats d’avocats et d’enseignants, la persistance de la répression, la militarisation des régions concernées et la non reprise du dialogue. D’autre part, nous observons une augmentation des messages radicaux, la persistance des villes mortes, la multiplication des actes de violence, des atteintes à des établissements d’enseignements secondaires et la montée de l’insécurité", écrit le parti de l'opposition.

La formation politique fait par ailleurs remarquer que les explosions enregistrées et les appels divers à la mobilisation à l’approche du 01er Octobre 2017, jour de célébration de la réunification, "constituent des illustrations éclatantes de cette dégradation du climat socio-politique".

Il faut urgemment agir pour éviter le pire. "Le CPP les appelle à agir de manière forte, non-violente et déterminée pour que les réformes fondamentales qui pourraient refonder la gouvernance, sceller la réconciliation entre Camerounais, valoriser les identités plurielles et garantir l’harmonie entre les communautés puissent être mise en œuvre", indique le communiqué.

Communiqué de presse du CPP

Bamenda le 22 Septembre 2017

Communiqué de presse :

*L’HEURE EST GRAVE, QUE LA VOIX DES PATRIOTES MODÉRÉS SE FASSE ENTENDRE !*
Ces dernières semaines, la grave crise socio-politique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis Octobre 2016 prend une tournure de plus en plus critique. Les facteurs entretenant cette montée des tensions sont connus de tous.es.

D’une part, on peut citer le maintien en détention d’une partie des personnes arrêtées, l’insuffisance des solutions aux revendications sectorielles des syndicats d’avocats et d’enseignants, la persistance de la répression, la militarisation des régions concernées et la non reprise du dialogue.

D’autre part, nous observons une augmentation des messages radicaux, la persistance des villes mortes, la multiplication des actes de violence, des atteintes à des établissements d’enseignements secondaires et la montée de l’insécurité.

L’explosion de plusieurs bombes artisanales cette semaine et les appels divers à la mobilisation à l’approche du 01er Octobre 2017, jour de célébration de la réunification, constituent des illustrations éclatantes de cette dégradation du climat socio-politique.

Dans cette atmosphère délétère, plusieurs mesures conservatoires ont été prises par les autorités sans que leurs conséquences sur la situation, à cette heure, ne soient prévisibles. Il s’agit notamment de :

• l’interdiction des réunions et manifestations publiques dans le département de la Mezam jusqu’au 03 Octobre 2017 prise par le Préfet;

• l’interdiction de circuler entre les départements de la région du Nord-Ouest prise par le Gouverneur ;

• le couvre- feu à Bamenda de 22h à 05h tous les jours jusqu’au 03 Octobre.
Le CPP condamne tout acte de violence et toute intimidation d’où qu’ils viennent. La violence n’est pas tolérable et ne peut pas apporter de solutions véritables aux problèmes complexes que nous devons régler.
Le CPP exprime son inquiétude face à la montée des postures extrémistes de part et d’autre pouvant aboutir à un accroissement des actes de violences pouvant entrainer inutilement des morts.

Le CPP invite le Gouvernement et l’ensemble des forces de l’ordre à ne pas céder aux actes de violation de droits et libertés des populations.
Cette crise est avant tout une affaire d’injustice qui puise ses racines dans une indépendance mal négociée, un contentieux historique malheureusement éludé et un mode d’administration calamiteux du pays.

Elle s’est aggravée du fait de la mauvaise foi, du mépris, du déni, de la répression en lieu et place d’un dialogue sincère et d’une application diligente des mesures arrêtées.

Du fait de ce laxisme du Gouvernement, la situation s’est aggravée et se situe dans des proportions qui ne demandent pas moins que des changements radicaux et historiques. Ce laxisme a aujourd’hui prêté le flanc à des voix qui prônent la violence et la partition du pays. Ce qui ne constituent en aucun cas un horizon souhaité et souhaitable pour le Cameroun.

Le CPP appelle l’ensemble des patriotes modérés, désireux de contribuer à la résolution de cette crise, à ne pas laisser les voix des extrêmes s’imposer à la majorité des Camerounais.es.

Le CPP les appelle à agir de manière forte, non-violente et déterminée pour que les réformes fondamentales qui pourraient refonder la gouvernance, sceller la réconciliation entre Camerounais, valoriser les identités plurielles et garantir l’harmonie entre les communautés puissent être mise en œuvre.
L’heure est grave, l’indifférence n’est pas une option. Nous devons agir pour éviter le pire ! Nous devons agir pour sauver notre cher et beau pays, le Cameroun.

*Franck Essi*
*Secrétaire Général du CPP*