Actualités of Thursday, 27 September 2018

Source: dw.com

Tensions à Buéa: un puissant dispositif militaire érigé

Buea, ville universitaire devenue ville fantôme Buea, ville universitaire devenue ville fantôme

Deux dates attendues en rajoutent aux inquiétudes de nombreux camerounais : le 1er octobre revendiqué par les sécessionnistes pour l’indépendance des régions anglophones, et le 7 octobre prévu pour la présidentielle.

Il est 10h30 minutes en ce mercredi (26.08.19) à Buea. La capitale régionale du sud-ouest anglophone du Cameroun est comme encore endormie. La ville commerciale, administrative et estudiantine affiche en réalité une mine grise. Des policiers dont certains cagoulés constituent un check-point à l’entrée de la ville, le troisième check-point à franchir après être sorti de Douala une heure plus tôt.


Quelques voitures calcinées juste après le check-point, rappelle ici la violence des affrontements qui ont opposé les rebelles sécessionnistes aux forces républicaines quelques jours plus tôt.

Plus haut sur l’axe principal, juste avant l’entrée de l’Université de Buea, un pick-up de la gendarmerie nationale file à toute vitesse, visiblement pour une intervention.

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Dispositif militaire impressionnant

En progressant, nous apercevons deux véhicules lourdement armés du Bataillon d'intervention rapide de l’armée camerounaise, stationnés en bordure de route, entre les résidences à majorité estudiantines et le petit marché de Molyko, dans un décor où les commerces sont fermés.

"Les enfants se sont placés sur la route. Il y a soit les militaires qui passaient, il y a eu des tirs, les deux enfants sont tombés le matin de lundi de ville-morte. Je crois que c’était ciblé, parce que si c’était les balles perdues, les balles perdues peut-être pouvaient prendre l’un sur le pied, et peut-être l’autre sur le vendre. Mais, on a tiré les deux sur la tête", raconte un enseignant désœuvré, qui requiert l’anonymat, croit savoir ce qui a aggravé la situation ces derniers jours dans la ville.

Des universités fermées


L'Université catholique de Buea a aussi fermée les portes comme le Lycée bilingue situé juste en face. Les forces de défense et de sécurité sont déployées, mais Buea se vide au fur et à mesure qu’approche le 1er octobre, date d’indépendance revendiquée par les sécessionnistes depuis plusieurs années.

"Comme vous voyez, la ville est presque vide. Les gens se sont déplacés parce qu’ils ont peur. Il y a rien qui marche. Ce n’est pas normal. C’est un peu compliqué.", s’inquiète l’enseignant que croit que Buea pourrait devenir bientôt une ville fantôme.

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Buea était jusque-là, la ville scolaire de cet adolescent de 14 ans, qui perd ses repères au fil des jours. Passionné des Technologies de l’information et de la communication, il regrette d’avoir interrompu ses études. "Nous entendions des tirs fréquents autour de notre zone. Chaque fois qu’il y avait cette crise, les gens commençaient à se lamenter. Actuellement nous sommes obligés de partir à cause de l’insécurité. Je ne m’attendais pas à quelque chose qui puissent changer mon avenir de la sorte. Normalement, j’ai un grand intérêt pour les TIC. Mais maintenant quelque chose de très grave est en train de se passer», nous dit le jeune élève."

A Muyuka, Muea et autres localités environnantes, de nombreuses maisons sont abandonnées. Le sud-ouest anglophone du Cameroun ne vibre pas au rythme de la campagne électorale que vivent les localités francophones depuis le 22 septembre.

La présidentielle du 7 octobre

Seules quelques affiches et banderoles du candidat Paul Biya y annonce l’échéance du 7 octobre prochain, en attendant peut-être, l’arrivée effective d’autres candidats à l’élection présidentielle.