Dans les coulisses du pouvoir camerounais, une nouvelle bataille de succession semble se dessiner autour de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), l'entreprise d'État en charge de la gestion des ressources pétrolières du pays. Au cœur de cette lutte, Simon Paley, l'actuel Directeur Général de TRADEX, se trouve malgré lui au centre d'une tempête qui menace sa position et son avenir professionnel.

Selon des sources proches du dossier, la succession d'Adolphe Moudiki à la tête de la SNH est désormais ouverte, créant ainsi un climat de tension et de manœuvres en coulisses. Dans ce contexte, Nathalie Moudiki, épouse du dirigeant actuel, semble jouer un rôle prépondérant dans les tractations en cours. Des observateurs affirment qu'elle dirige déjà officieusement l'entreprise et cherche activement à écarter tout candidat potentiel à la succession de son mari.

Simon Paley, qui a fait ses preuves à la tête de TRADEX depuis sa nomination en 2019, apparaît comme une cible de choix dans cette stratégie d'élimination. Son parcours impressionnant au sein de la SNH, où il a occupé le poste de directeur commercial, ainsi que ses résultats remarquables à la tête de TRADEX, en font un candidat sérieux pour succéder à Adolphe Moudiki. Sous sa direction, TRADEX a vu ses bénéfices doubler, passant de 7,1 à 14,7 milliards de francs CFA entre 2019 et 2023, une performance inédite pour cette entreprise stratégique d'approvisionnement en produits pétroliers au Cameroun et en Afrique centrale.

Originaire de Kaélé dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, Simon Paley est décrit comme un homme discret et efficace. Cependant, sa réussite semble avoir attisé les convoitises et les craintes de certains acteurs influents du secteur pétrolier camerounais. La première étape d'une stratégie visant à l'écarter de la course à la succession serait la convocation d'un conseil d'administration extraordinaire de TRADEX, prévu pour le 10 octobre prochain.

Lors de ce conseil, Nathalie Moudiki, qui a récemment pris la place de son époux en tant qu'administratrice de la SNH, entendrait utiliser la position majoritaire de la SNH dans l'actionnariat de TRADEX (54%) pour évincer Simon Paley de son poste de Directeur Général. Cette manœuvre, si elle aboutit, pourrait sérieusement compromettre les chances de Paley d'accéder à la direction de la SNH.

Cette situation met en lumière les enjeux considérables liés à la gestion des ressources pétrolières du Cameroun et les luttes d'influence qui se jouent autour des postes clés du secteur. Elle soulève également des questions sur la gouvernance des entreprises publiques et les mécanismes de succession au sein des institutions stratégiques du pays.

Alors que le conseil d'administration extraordinaire de TRADEX approche, tous les regards sont tournés vers Simon Paley et les décisions qui seront prises concernant son avenir. L'issue de cette réunion pourrait non seulement déterminer le destin d'un dirigeant respecté, mais aussi influencer l'orientation future de la politique pétrolière du Cameroun.

Dans ce contexte tendu, de nombreux observateurs appellent à la transparence et à l'équité dans le processus de succession à la tête de la SNH, soulignant l'importance cruciale de cette institution pour l'économie nationale. L'affaire Paley pourrait bien devenir un symbole des défis de gouvernance auxquels le Cameroun est confronté dans la gestion de ses ressources naturelles stratégiques.