Actualités of Friday, 13 May 2022

Source: Reperes du 13-05-2022

Tentative d’insurrection : Atanga Nji sort l’artillerie lourde contre les enseignants

Les enseignants risquent la prison Les enseignants risquent la prison

Chasse aux sorcières. Dans une correspondance datée du 6 mai, le ministre de l'Administration territoriale demande aux gouverneurs de "procéder à l'identification systématique et à l'interpellation des enseignants signataires des tracts véhiculés" dans les réseaux sociaux. En réaction, OTS, OTA, Cevcam et Seca exigent que le gouvernement mette fin aux intimidations et engage un dialogue franc avec les vrais représentants desdits syndicats. Et non plus avec ceux qu’il s’est choisi. Chaud devant.

«Malgré les efforts du gouvernement pour satisfaire les doléances des enseignants, il y a lieu de constater avec regret que des esprits malveillants qui se réclament tantôt des mouvements ‘’OTS’’, tantôt ‘’OTA’’, dénués de toute légitimité, inondent les réseaux sociaux de ‘’tracts’’ demandant aux enseignants d’observer des mots d’ordre de grève. Le document publié en date du 23 avril 2022 en est une parfaite illustration.» C’est un extrait d’une correspondance du ministre de l’Administration territoriale (MINAT), datée du 6 mai 2022. Paul Atanga Nji, jusque-là à l’écart des préoccupations formulées depuis plusieurs mois par les enseignants, se fait enfin entendre.

Le MINAT, dans cette missive, fait un constat inquiétant, voire alarmant. «A ce jour, il apparait que les mouvements ‘’OTS’’ ou ‘’OTA’’ disposent d’une centaine de représentants. Ce qui confirme le caractère illégal de ces mouvements couplé au fait que le gouvernement se retrouve confronté chaque fois à de nouveaux interlocuteurs avec des revendications additionnelles. Bien plus, certains enseignants qui se réclament manifestement des mouvements ‘’OTS’’ et ‘’OTA’’ ont été surpris en pleine réunion avec des responsables de partis politiques et d’ONG. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des projets politiques à caractère insurrectionnel. Ces suspects sont actuellement en cours d’exploitation.»

Face à ce constat, pour le moins surprenant, le MINAT dans son courrier dont ampliations sont faites au ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, au secrétaire général des services du Premier ministre, au ministre des Finances, ainsi qu’aux ministres du Travail et de la Sécurité sociale, des Enseignements secondaires, de l’Education de base et de la Fonction et de la réforme administrative, prescrit aux gouverneurs des dix régions de procéder «à l’identification systématique et à l’interpellation, le cas échéant, des signataires des tracts véhiculés par les mouvements ‘’OTS’’ et ‘’OTA’’, conformément aux lois et règlements en vigueur.» Pour les enseignants absents de leur poste sans aucune raison valable, Paul Atanga Nji demande aux gouverneurs de tenir «la main ferme à l’application des sanctions prévues par les textes en vigueur (…) conformément à la lettre adressée par Madame le ministre des Enseignements secondaires en date du 28 avril 2022.»

Dès le déclenchement de la grève, en février, Paul Biya, le président de la République, en bon père de famille, a fait annoncer un train de mesures pour redonner du sourire aux enseignants. Le paiement des arriérés et un assouplissement des conditions de recrutement dans la Fonction publique, l’apurement des indemnités de non-logement aux 5289 personnels du ministère des Enseignements secondaires, ainsi que celle liée à l’intégration partielle des 20 449 personnels, font parties des mesures prises. Etc.