Actualités of Friday, 8 December 2023

Source: www.camerounweb.com

Tentative de libération d'Amougou: les révélations d'un avocat au barreaux sur Beti Assomo

Joseph Beti Assomo et Paul Biya Joseph Beti Assomo et Paul Biya

La tentative de libération de Jean Pierre Amougou Belinga qui a été avortée, cache plusieurs informations que les Camerounais ignorent.

Dans une interview qu'il a accordée à RFI, l'avocat camerounais Me Claude Assira révèle que l'ordre de libération de Jean Pierre Amougou Bélinga, s'il faut suivre la procédure, a été signé en concordance avec la présidence de la République à travers le chef de parquet du Tribunal militaire qui n'est autre que le Mindef Joseph Beti Assomo.

"Dans cette affaire, l'orientation de l’enquête vers le tribunal militaire est le fait de la présidence de la République du Cameroun. Donc, il n'est pas concevable une seule seconde que le juge d'instruction ait pu prendre sur lui de concevoir et mettre en œuvre l'idée d’une mise en liberté sans qu'il ait eu l'occasion de solliciter l'avis du parquet, c'est-à-dire de la présidence de la République, puisque c'est le président de la République via le ministre délégué à la Défense qui est le vrai chef du parquet. C'est donc sur la base d'une décision concertée avec le parquet, que l’ordonnance du juge d'instruction est prise, puis transmise au greffe, lequel notifie la décision aux avocats dans les conditions que je vous ai indiquées", déclare l'avocat.

"Il s'agit, dès lors, d'une décision rendue dans des conditions normales… Puis, après, tout s'est emballé sans qu'on comprenne exactement pourquoi, même si on peut deviner un peu ce qui a pu se passer. Cela conduit naturellement à s'interroger sur l’intervention de tiers qui ne sont pas directement concernés par le rendu de la justice, c'est-à-dire les acteurs du champ politique. Devant la juridiction militaire, ce n'est que le ministre délégué de la présidence en charge de la Défense qui peut avoir eu l'occasion de faire changer sa position au juge, avec les manœuvres qu'on a pu entrevoir par la suite : la lettre du juge d’instruction au commissaire du gouvernement pour dire que l’ordonnance en circulation n’est pas authentique… puis la lettre du commissaire du gouvernement au régisseur pour bloquer le processus de levée d’écrous. C'est cela que j'ai appelé le rétropédalage", ajoute t-il.