Actualités of Saturday, 18 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Terreur : qui est Jean Fochivé, le policier le plus redoutable du Cameroun ?

Plusieurs attribuent son nom à la terreur Plusieurs attribuent son nom à la terreur

Son nom n’est pas méconnu au Cameroun. Plusieurs attribuent son nom à la terreur. En effet, Jean Fochivé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un homme dont la renommée est toujours dans la mémoire.

Jean Fochivé, le tout puissant patron de la police du Cameroun des présidents Ahidjo et Biya, disparaît le 15 avril 1997. Dans l'imaginaire collectif camerounais, le nom de cet homme évoquera à jamais les épisodes les plus tragiques de l'histoire politique du Cameroun indépendant. Homme controversé, Jean Fochivé est resté pendant 23 ans, un mystérieux personnage au visage inconnu dont les compatriotes avaient peur de prononcer le nom, explosion des rancœurs accumulées.

Elle lui attribue un nombre impressionnant d'exactions. Fochivé se retrouve en première ligne de la répression postcoloniale et son nom devient synonyme de terreur. Affublé des sobriquets les plus péjoratifs, il sera désigné comme le commanditaire des opérations telles : l'incendie du marché Congo de Douala, la tragédie du train de la mort, l'assassinat de Félix Moumié, l'arrestation et la condamnation à mort de Mgr Albert Ndogmo et Ernest Ouandié.

Imperturbable, J. Fochivé, face à toutes ses accusations gardait un silence méprisant, affirmant qu'il défendait l'Etat et les institutions républicaines. Était-ce une prémonition ou un simple devoir de mémoire ? Nul ne saura pourquoi, six jours avant sa mort, encore bien portant, il se décida de raconter toute sa vie professionnelle à son neveu, auteur de cette retranscription dont les temps forts se retrouvent autour de ces quelques phrases : « Les actes devraient se juger selon les époques et les circonstances dans lesquelles ils ont été posés. »

« Les hommes de l'ombre que nous sommes devons avouer être les véritables bâtisseurs des petits tyrans qui ont mis l'Afrique dans l'état où elle est. Nous avons étudié, pensé et agi pour garder à la tête de nos jeunes États, des hommes qui n'ont aucune aptitude à diriger d'autres... », racontait-il à Frédéric Fenkam, journaliste camerounais.