Obligés de tout abandonner à cause des attaques de Boko Haram, ces Camerounais vivent désormais dans la précarité, aidés parfois par la générosité des tiers ou des organismes internationaux.
Les attaques de Boko Haram ne causent pas que des morts, des blesses et des dégâts matériels. Ces attentats et autres incursions meurtrières contraignent aussi et surtout de nombreuses populations à se déplacer vers des zones moins ou non conflictogènes. Le cas des départements du Mayo-Tsanaga, du Logone et Chari et du Mayo-Sava, de loin les plus touchés par les attaques des terroristes.
Aussi les habitants des villes et villages de ces départements désertent leurs bases à la recherche de la paix. C’est ainsi, informe L’Œil du Sahel du 29 février 2016, que « la petite localité de Zamaï située à 62 Km de Maroua, a déjà accueilli plus de 400 personnes déplacées internes (PDI). Un camp a été aménagé pour ces victimes de guerre ».
A 16 Km de cette localité, se trouve une autre Gawar. « Ici, de nombreuses PDI venues notamment de Mozogo, Guirdadi, Koza et d’Achigachia, ont, en plus des abris, reçus de petits ruminants et de la volaille pour se livrer au petit élevage. C’est le cas de Kassoum Abdou, né en 1989, qui a fui son village Mozogo à cause des attaques de Boko Haram. Grâce à la générosité des populations de Gawar, il a pu obtenir une parcelle de terre dans laquelle il vit désormais avec sa sœur et leurs enfants. De plus, il a bénéficié d’un appui de trois petits ruminants à la suite d’une action concertée de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), du Fonds alimentaire mondial (FAO) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) », rapporte le journal.
De nombreux élèves ayant quitté des villages comme Tourou à cause des exactions de Boko Haram, ont été accueillis au Lycée de Mokolo. «Les Boko Haram ont détruit notre vie à Tourou. Et depuis que nous sommes arrivés ici à Mokolo, nous vivons en paix avec tout le monde. Il n’y a pas de distinction ou de discrimination entre nous qui venons de Tourou et les populations que nous avons trouvées à Mokolo», a affirmé Koumiya Kodouta, élève en classe de 3e, déplacée interne de Tourou.
Dans le département du Mayo-Sava, ajoute notre confrère, « c’est dans la petite localité de Sera-Doumda, située à 5 Km de Mémé et à une quinzaine de kilomètres de Mora, que certains déplacés internes ont trouvé asile. Aïssatou Oumaré, 20 ans et mère d’un enfant, en fait partie. A la suite de l’assassinat de son époux par les membres de Boko Haram dans son village Kangeleri, elle a rappliqué chez ses parents à Sera-Doumda. Plongé dans une misère indescriptible, son père Machama a aussi reçu de la FAO des petits ruminants et bénéficié de la construction d’un abri à eux destiné. Un appui qui, comme chez les autres PDIS, est porteur d’espoirs ».