Pour Bruno Deffo, président national du Mouvement démocratique de conscience nationale (MODECNA), l’éradication de l’insécurité au Cameroun passe par la «généralisation du port de la puce électronique par les citoyens, les étrangers touristes ou résidents au Cameroun et sur le matériel roulant devant signaler la présence de tout objet suspect, ce dans un cadre strict de respect des libertés individuelles».
La proposition est contenue dans le message de fin d’année adressé ce mardi 29 décembre 2015 par l’homme politique au peuple camerounais. A l’en croire, le Cameroun dispose de l’expertise nécessaire pour implémenter cette stratégie dont il ne doute pas de l’efficacité. «Nous avons un expert dans ce domaine qui s’appelle Kamga, qui a d’ailleurs démontré ses capacités en permettant aux élections au Burkina Faso de se dérouler dans de bonnes conditions sur la base conceptuelle d’un logiciel suffisamment évocateur et suffisamment compétent», a-t-il indiqué. Toujours dans ce registre de la lutte contre l’insécurité, il propose la mise sur pied d’une commission nationale mixte pour la gestion transparente des crises transfrontalières.
Le repas de fin d’année offert ce 29 décembre 2015 à Douala a également été l’occasion pour Bruno Deffo de dresser le bilan des actions de son parti au cours de l’année 2015 qui s’en va. Si le leader politique reconnait que le Modecna n’a pas pu réaliser toutes ses promesses sur le plan social, il se targue en revanche d’avoir été quelque fois entendu par ceux qui gouvernent actuellement le Cameroun. Il croit savoir par exemple que le Comité ad hoc de gestion des dons aux victimes de l’insécurité à l’Est et à l’Extrême Nord faisait suite à une correspondance qu’il a adressée au Chef de l’Etat pour solliciter une telle action. Il estime avoir également influencé la décision du Gouvernement de procéder au 4ème recensement des populations et de l’habitat…
10 millions d’emplois en trois ans
Le Modecna promet par ailleurs de poursuivre sa lutte acharnée contre les abus des biens du peuple. Après des sommations et injonctions adressées au RDPC et à son président, par ailleurs président de la République du Cameroun, pour «la libération des maisons du peuple dite maison du parti RDPC», le parti politique dit avoir impulsé la création de la Coalition Citoyenne pour le Cameroun (COACIC), une plate forme des partis politiques, des organisations de la Société civile et des personnalités indépendantes avérées.
Outre la libération des maisons du parti, la COACIC entend lutter contre la non application de l’article 66 de la Constitution, le Franc Cfa, l’administration camerounaise et la logistique administrative confisquées par le RDPC, le code électoral non consensuel, le compte des opérations logé dans le trésor français, les contrats multilatéraux, le système éducatif, la dépendance à l’exécutif de la justice, du législatif et d’Elecam, l’absence du Conseil constitutionnel…
Parlant du budget 2016 du Cameroun fixé 4235,7 milliards de Francs, Bruno Deffo regrette que bien qu’il ait connu une nette augmentation, celui-ci reste un budget de consommation et non d’investissement « car plus de 62% de cette enveloppe sont consacrés au fonctionnement alors que 31% vont aux investissements». La réduction réelle du train de vie de l’Etat, la diminution des portefeuilles ministériels et la mise en œuvre de l’e-gouvernance s’avèrent urgentes pour le parti qui prône une démocratie humaniste.
Il invite par ailleurs le gouvernement à s’approprier son ambitieux programme de révolution agricole, pour limiter l’importation de denrées alimentaires parfois de qualité douteuse mais également pour créer une quantité importante d’emplois (10 millions d’emplois en trois ans).
Le Modecna qui continue de fustiger la mal gouvernance du régime Biya, au pouvoir depuis 33 ans, réclame également un code électoral unique et consensuel comportant entre autres les élections à deux tours au Cameroun. Il recommande au peuple camerounais de se tenir prêt et de se mobiliser pour la défense de ses droits humains, de la souveraineté et de l’indépendance totale du pays en 2016.