Pour la troisième fois, le journaliste et patron de Ris Radio a été entendu par les enquêteurs dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte contre lui. L’audience d’hier a permis à l’intéressé d’avoir une idée de ce qui lui est reproché. La situation est plus qu’inquiétante.
« L’ancien journaliste de la Radio tiemeni siantou (Rts) est, en effet, poursuivi sans plainte pour, entre autres, “atteinte à la sûreté de l’État, tentative d’actes de terrorisme, insurrection, outrage au Président de la République, outrage aux corps constitués, propagation de fausses nouvelles, publications interdites, cris séditieux », apprend la rédaction de Cameroun.
Selon le journaliste Serge Aimé Bikoi, Sismondi Bidjocka nie les faits qui lui sont reprochés. Il ne se reconnait pas dans ces faits graves qui sont punis au Cameroun par la peine capitale. « En jetant un regard holistique sur le code de procédure pénale, ainsi que sur la loi antiterroriste, le patron de Ris Radio risque rien moins que la peine de mort pour ses opinions exprimées dans les éditoriaux de la chaîne Fm urbaine, dont il est le Directeur général depuis le 17 août 2017. Ce journaliste a nié en bloc tous les faits mis à sa charge, soutenant qu’il ne fait que donner son point de vue sur la marche des affaires de la République », ajoute le journaliste.
Après presque une journée d’interrogatoire, Sismondi Bidjocka, accompagné par son avocat est rentré libre chez lui. Il a cependant l’obligation d’être à la disposition de la justice car il sera à nouveau convoqué pour une 4ème audience. Pour l’heure la date de ce rendez-vous ne lui est pas communiquée.
« Le 17 octobre 2022, ce jeune promoteur de média a répondu à la première convocation. Ce jour-là, alors qu’il retournait à son domicile en compagnie de ses enfants qui rentraient des classes, il a été happé et conduit, manu militari, au Sed (Secrétariat d’État à la défense). Arrêté à 14h et 30mn, Bidjocka a été libéré vers 19h. Le lendemain(18 octobre 2022), le Dg de Ris Radio a, à nouveau, répondu à la deuxième convocation du service central de recherches judiciaires », rappelle Serge Aimé Bikoi.
De son côté le journaliste et lanceur d’alerte Paul Chouta a saisi l’occasion pour invité son confrère à ne plus se moquer du malheur des autres.
« Le 9 mars dernier, lorsque j'ai été enlevé à Yaoundé puis laissé pour mort derrière l'école publique de Meyo sur l'autoroute Yaoundé-Nsimalen, Sismondi Barlev Bidjoka a tourné en dérision cette tentative d'assassinat. Il affirmait avec délectation et à cœur joie dans les réseaux sociaux et ailleurs que je n'avais jamais été victime d'une agression ni d'un enlèvement et que c'était une mise en scène. Il allait plus loin en affirmant que j'ai bagarré et on m'a battu. J'étais encore sous soins à l'hôpital avec un pronostic vital engagé. Heureusement pour moi, mon scanner cérébral ne montrait aucune hémorragie interne, étant donné que mes bourreaux me frappaient au niveau du rachis cervical pour provoquer cela.
Dans un premier temps, j'étais convaincu que ces propos étaient l'œuvre d'un faux profil, jusqu'à ce que je me rende compte que Sismoni Barlev Bidjoka himself publie partout que je n'ai jamais été agressé. Je n'ai pas cru un seul instant qu'un être humain pouvait aussi se réjouir de l'agression d'une personne qui est mourrant sur un lit d'hôpital. QUE PRENNENT CERTAINES PERSONNES POUR ÊTRE AUTANT INHUMAIN?
Je me suis demandé d'où une personne ayant une légère difficulté de locomotion qui est supposée connaître la souffrance et la douleur tirait la force pour se moquer d'une personne agonisante.
Aujourd'hui j'ai appris que Sismoni Barlev Bidjoka a été interpellé à son domicile par les gendarmes sans mandat d'amener ni avoir été convoqué au préalable. Je ne sais exactement pas ce qui lui est reproché. Mais, je condamne son arrestation, car elle n'a pas été faite dans les règles de l'art. La loi encadre l'arrestation des gens. Les droits de Sismondi ont été violés. La règle de procédure a également été violée, par conséquent, ça vaut nullité.
Ceci dit, je réclame la libération du promoteur de RIS Fm. S'il a commis une faute, qu'il soit convoqué et entendu comme l'exige le code de procédure pénale ».