Tout est bon dans les eaux troubles. Un adage qui pourrait bien être lié à l'apparition surprise dans l'App Store d'Apple de Threads, le pari que Meta lancera le 6 juillet pour concurrencer frontalement Twitter.

Cela intervient dans une semaine mouvementée pour la plateforme, suite aux annonces faites par le PDG Elon Musk, notamment celle de limiter le nombre de tweets lus quotidiennement.

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D'abord en limitant le nombre de tweets que les utilisateurs peuvent voir, puis en transformant TweetDeck, un outil populaire qui permet de gérer plusieurs comptes Twitter, en un service qui deviendra payant dans 30 jours.

Deux initiatives qui, selon plusieurs médias spécialisés, font partie de l'offensive de Musk pour tenter de faire adhérer les utilisateurs au service d'abonnement Twitter Blue.

Identique, mais différent

La description de Threads sur l'App Store est la suivante : "une application de conversation basée sur le texte".

Les captures d'écran montrent une apparence très similaire à celle de Twitter et, comme Twitter, elle s'appuie sur de courts messages écrits qui peuvent être partagés, mis en signet ou faire l'objet d'une réponse.

Ces fonctions ont été proposées ces dernières années par plusieurs applications qui se sont présentées comme une alternative à Twitter, telles que Mastodon ou Truth Social de Donald Trump.

Bluesky, une autre application similaire, a déclaré avoir enregistré un trafic "record" après la décision de Musk de restreindre l'utilisation de Twitter.

La principale différence est que Threads ne part pas de zéro comme c'était le cas avec ces options. En se connectant directement à Instagram, il sera d'emblée relié à des centaines de millions de comptes.

En fait, les personnes qui souhaitent accéder à Threads pourront se connecter via Instagram et ainsi conserver le même nom d'utilisateur que celui qu'elles ont sur ce réseau social.

"L'offre de Meta, qui dispose de ressources et d'expertise, apparaît ainsi comme la plus grande menace à laquelle Twitter ait été confronté jusqu'à présent", explique James Clayton, correspondant de la BBC pour les questions technologiques aux États-Unis.

Données, données, données

Lorsque l'on entre dans Threads, il y a une mise en garde qui attire l'attention et pourrait devenir un facteur qui fait hésiter certains utilisateurs à souscrire à cette application : la protection de la vie privée.

Meta indique clairement qu'il peut collecter des informations "liées à votre identité".

Et la liste est longue des données liées à votre santé, à vos informations financières, à vos contacts, à votre historique de navigation, à votre localisation, à ce que vous achetez et à d'autres choses.

Jack Dorsey, cofondateur de Twitter qui travaille désormais chez BlueSky, a tweeté une capture d'écran de cette liste accompagnée de la légende "All your Threads belong to us".

Un tweet auquel Elon Musk a réagi par un "oui".

Mais BlueSky prévient également qu'il pourrait relier les informations de contact, le contenu de l'utilisateur et les identifiants.

Twitter, quant à lui, affirme pouvoir suivre les utilisateurs grâce à leurs contacts, leur localisation, leurs achats, leur historique de navigation et leurs coordonnées.