La publication d'une vidéo montrant la torture du célèbre musicien camerounais Longuè Longuè dans les locaux de la Sécurité militaire (Semil) en 2019 a provoqué une onde de choc dans l'opinion publique. Selon Jeune Afrique qui a recueilli son témoignage le 23 octobre à Paris, l'artiste a décidé de briser le silence après cinq ans de traumatisme.
Les images, rendues publiques le 23 octobre 2024, montrent le chanteur subissant des sévices dans les locaux de la Semil à Douala. Mains ligotées et pieds immobilisés sous une chaise, l'artiste y subit des coups de machette sur les jambes et la plante des pieds, une scène filmée par un officier supérieur présumé être le chef de l'antenne locale.
L'arrestation de Longuè Longuè en mai 2019 à l'hôtel Sawa de Douala faisait suite à ses déclarations contestant les résultats de l'élection présidentielle de 2018. "Maurice Kamto a remporté les élections. Il a battu Paul Biya, mais vous avez volé cette victoire", avait-il affirmé avant son interpellation.
La diffusion de ces images a suscité de vives réactions de la classe politique camerounaise. Maurice Kamto, leader du MRC, a dénoncé une "barbarie d'État" tandis que Cabral Libii du PCRN a fustigé "la cruauté de certains commandants de la République". Face à l'ampleur du scandale, le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo a ordonné l'ouverture d'une enquête.