Le Cameroun se retrouve à nouveau sous les projecteurs internationaux en raison d’une série d’allégations de violations graves des droits humains. Un rapport accablant soumis aux Nations Unies expose des cas choquants de tortures, de détentions arbitraires et de traitements inhumains infligés à des citoyens, révélant un système en crise où l’impunité règne au sein des forces de l’ordre.
Parmi les nombreuses victimes de ces abus figure Joseph Tatchim, ingénieur en télécommunications, arrêté illégalement en 2020 à Yaoundé. Contraint de signer un document sous la torture, son cas symbolise la pression exercée sur ceux qui osent défier les autorités. Son histoire fait écho à celle d'Edmond David Ngoumpoungoun Ntieche, chauffeur torturé par des gendarmes à Douala en 2019, qui n’a jamais obtenu justice. Olivier Ndongo Bilogo, un électricien, n’a pas eu cette chance. En juin 2023, il est décédé après avoir été violemment battu lors d’une garde à vue, ajoutant son nom à la liste des victimes mortelles de violences policières.
Le rapport met également en lumière des incidents impliquant des étrangers. En novembre 2022, Adrian Popoviciu, un diplomate danois, a été soumis à des traitements cruels à la suite d’un différend locatif. Ce cas montre que même les diplomates ne sont pas à l’abri des pratiques brutales qui sévissent dans le pays.
Le journaliste Paul Tchouta et son confrère Martinez Zogo sont deux autres victimes emblématiques. Zogo, défenseur de la liberté de la presse, a été retrouvé mort en janvier 2023 près de Yaoundé, son corps portant les traces d’actes de torture. Son meurtre, qui a bouleversé la nation, a fait l’objet de nombreuses dénonciations, sans pour autant entraîner de poursuites significatives contre les responsables présumés.
Les femmes ne sont pas épargnées. Doris Léonie Djuatio, commerçante à Bafoussam, a été humiliée et emprisonnée dans des conditions inhumaines pour avoir refusé les avances d’un haut gradé. Ces cas illustrent la vulnérabilité des femmes face aux abus de pouvoir et à l’absence de mécanismes de protection adéquats.
Face à ces violations flagrantes des droits humains, les appels se multiplient pour que le gouvernement camerounais prenne ses responsabilités. Les organisations internationales exhortent le Cameroun à respecter ses engagements en matière de droits de l’homme et à mener des enquêtes indépendantes pour que justice soit rendue aux victimes.
Le rapport présenté à l’ONU ne se contente pas de dénoncer les faits. Il souligne la nécessité d’une réforme profonde du système judiciaire et appelle à la fin de l’impunité au sein des forces de l’ordre. Tant que ces réformes ne seront pas entreprises, la situation des droits humains au Cameroun continuera de se détériorer, laissant les victimes sans recours et les bourreaux sans crainte de représailles.