Dans un communiqué fort en réaction aux récents événements tragiques à Egbekaw, le chef du gouvernement intérimaire d’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe, a qualifié les meurtres de "inadmissibles et barbares". Depuis la prison principale de Kondengui à Yaoundé, où il est incarcéré depuis son arrestation au Nigeria en janvier 2018 aux côtés de neuf autres personnes, Ayuk Tabe a exhorté le gouvernement de la République du Cameroun à mettre fin à cette violence insensée.

Ayuk Tabe a souligné que ces tueries étaient le résultat direct de l'incapacité du régime de Yaoundé à s'engager sérieusement dans des pourparlers pour résoudre les causes profondes du conflit dans la région anglophone du Cameroun. Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de revenir à la table des négociations afin de mettre un terme à cette crise évitable.

"Les images de familles en deuil, de corps retirés des maisons en feu et enveloppés dans des draps dans le village d’Egbekaw le week-end dernier doivent nous forcer à prendre des décisions à tous", a déclaré Ayuk Tabe. Il a également exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a appelé le peuple ambazonien à observer une minute de silence en hommage aux défunts.

Ayuk Tabe a également lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu'elle ouvre une enquête à grande échelle sur ces meurtres insensés et qu'elle demande des comptes aux auteurs et à leurs complices. Il a souligné que chaque fois que de telles atrocités se sont produites, son équipe et lui ont fait appel à la communauté internationale pour agir.

La déclaration d'Ayuk Tabe intervient à un moment où le conflit dans les régions anglophones du Cameroun atteint un point critique, avec les deux parties enlisées et sans médiation internationale. Ayuk Tabe a exhorté le monde à reconnaître la vérité et à s'attaquer à la cause profonde du problème, à savoir la revendication des Camerounais du Sud à un État viable et à la justice.

Cette déclaration poignante reflète la frustration et l'indignation face à une violence continue et inutile qui a coûté la vie à de nombreux innocents, dont des enfants, des femmes, des hommes, des personnes âgées et des personnes handicapées. Alors que la communauté internationale est appelée à agir, le sort des habitants de la région anglophone du Cameroun demeure incertain, les appels à la paix et à la justice résonnant de plus en plus fort dans ce coin tourmenté du monde.