Actualités of Wednesday, 8 May 2024

Source: Terre Promise

Trafic à Yaoundé : c’est la pagaille totale

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Les rues de la capitale camerounaise offrent un spectacle des plus ahurissants, où conducteurs de mototaxis et taximen défient toutes les règles du code de la route

Lieudit carrefour Bata Nlongkak, aux environs de 18H30. La nuit commence à tomber, le trafic est intense. Des centaines d’automobiles, en provenance du Centre -ville, roulant parechocs contre pare-chocs, dévalent lentement la pente à partir du Rond-Point Nlonkak. Ils se dirigent vers les quartiers Etoudi, Emana, Nyom, dans le nord de la ville. D’autres bifurquent, tout juste au niveau de Bata Nlonkak pour aller à droite vers le stade Omnisport, les quartiers Mfandena, Essos, Ngousso. Certains autres encore vont jusqu’à la ville universitaire de Soa. Une autre catégorie, en provenance de Mballa II, Etoudi et Emana, tourne cette fois à gauche pour aller vers Omnisport, ou alors continuent tout droit avant d’aller vers la Briqueterie, Tsinga, Mokolo ou Madagascar. Au niveau de l’intersection, c’est un véritable capharnaüm. Les feux de signalisation existent pourtant, mais sous la pression du trafic et l’indiscipline des usagers, les policiers sont mis à contribution afin de mettre un peu d’ordre, rajoutant quelques fois à la confusion. Dans cet embrouillamini, les usagers, qui eux mêmes ne brillent pas par leur discipline, ne savent plus à quoi s’en tenir, les orientations des policiers intervenant souvent à contre-temps par rapport aux feux de signalisation. La chaussée dégradée à cet endroit précis ralentit considérablement le trafic. Parfois, alors que la rue est à double sens, certains automobilistes en provenance du centre-ville empruntent la voie de gauche et se retrouvent nez à nez avec ceux qui viennent en sens contraire.

La loi de la jungle

Sur la voie qui mène vers le stade Omnisport, une foule de piétons, occupant une partie de la chaussée déjà débordée par le trafic, attend d’emprunter les taxis qui, eux, n’hésitent pas à s’arrêter partout où ils peuvent, sans tenir compte des autres usagers. Les conducteurs de mototaxis pour leur part se comportent en véritables hors-la-loi. Non contents de violer impunément la réglementation relative aux espaces qui leur sont réservés, et chargés de leurs trois et parfois quatre passagers, ils roulent à contresens, zigzaguent à gauche et à droite, forcent le passage entre deux automobiles, cassent un rétroviseur au passage et poursuivent leur chemin comme si de rien n’était. Coups de klaxons assourdissants et invectives contribuent à stresser les usagers qui veulent simplement rentrer chez eux et se reposer après une longue journée de travail. Le Lieudit Bata Nlonkak n’est hélas pas le seul endroit de la capitale où les nerfs des usagers sont souvent mis à rude épreuve dans le trafic. Il suffit de remonter un peu pour arriver à Mobil Omnisport. Ici, c’est véritablement la loi de la jungle. Personne ne respecte le sens giratoire obligatoire et il n’y a pas de policiers pour y mettre un peu d’ordre. Moins de deux kilomètres plus haut, au carrefour du lycée bilingue et au carrefour de l’hôtel du Plateau, ce n’est pas mieux. Les conducteurs des mototaxis dictent leur loi et la police, quand elle est là, et certainement débordée, laisse faire. Toute la ville de Yaoundé est sous l’emprise des bouchons. Une situation rendue plus compliquée avec l’indiscipline des usagers de la route et les travaux de replâtrage entrepris ces derniers temps sur certains axes fortement dégradés. À cela, il faut ajouter les routes barrées par les forces de défense et de sécurité qui s’entrainent pour la parade du 20 mai.