Actualités of Wednesday, 6 November 2024

Source: www.camerounweb.com

Tragédie de Dschang : preuve d’une négligence collective

" Qui a dit de l’eau qu’elle est incolore"

L’universitaire camerounais Vincent Sosthène Fouda comment l’éboulement de terrain survenu à Dschang. Il parle d’une négligence collective.

« La terre se détache du sommet de la Montagne à Dschang, dévale les collines pour venir s’écraser en contre bas de la Falaise comme une eau en furie! Alors avec le poète libanais Mahmoud Darwich « Qui a dit de l’eau qu’elle est incolore, inodore et sans saveur ?… L’eau a une couleur que révèle la soif.
L’eau a la couleur des chants d’oiseaux, le moineau en particulier, de ces oiseaux que n’affole pas cette guerre venue de la mer tant que demeure préservé leur morceau de ciel. L’eau a le goût de l’eau, cette odeur de l’air chaud, en fin d’après-midi, quand il s’élève des champs où se bercent les vagues lourdes des épis, le long d’étendues parsemées de zébrures sombres, pareilles aux ombres fugaces que laissent derrière elles les ailes des moineaux quand ils rasent les moissons.
Car il ne suffit pas de voler pour être oiseau. » Ce dévalement a une odeur, cette odeur est portée par le fracas de nos responsabilités non assumées, de cette permanente fuite en avant entretenue par des discours creux faits de vaines promesses! Le moineau qui vole si bas n’annonce-t-il pas le crépuscule?
Aujourd’hui encore, une femme pleure la perte d’un époux, l’époux remue la terre à la recherche de son épouse, un mère cherche son enfant, un enfant regarde dans le vide, il est orphelin! Alors si cet « Si cet enfer pouvait cesser cinq minutes ! Advienne que pourra !

Cinq minutes. Je dirais presque cinq minutes seulement, pour l’unique chose à faire avant de me préparer à mourir, ou à vivre. Cinq minutes, est-ce suffisant ?
Cinq minutes pour prendre conscience qu’il y a autre chose à faire qu’à regarder vers les collines, cinq minutes pour prendre conscience du fossé qui nous sépare de la vie, cinq minutes pour nous dire nous pouvons éviter l’abîme.«