Politique of Thursday, 11 November 2021

Source: www.camerounweb.com

Traitement inhumain des Camerounais en Guinée Équatoriale : Maurice Kamto charge Paul Biya

Maurice Kamto Maurice Kamto

• Le ressortissants étrangers ne sont plus les bienvenus en Guinée Équatoriale

• Les Camerounais vivent un enfer dans le pays de Obiang

• Le MRC déplore la situation et charge le pouvoir de Paul Biya


Depuis le début du mois de novembre, les ressortissants étrangers, surtout camerounais vivent l’enfer en Guinée Équatoriale. Ils sont arrêtés, violentés, expulsés. Les autorités de ce pays évoquent que les Camerounais seraient en situation irrégulière, ce qui justifierait ces genres de comportement d’un autre âge. Le sort des Camerounais ont ému plus d’un. Seulement, l’on reproche au gouvernement Cameroun de ne pas avoir réagi promptement à ces faits avérés et de n’avoir pas pris la mesure de la situation. C’est tout cela qui fait sortir le MRC de son réserve. A travers un communiqué, le parti de Maurice Kamto fustige l’attitude du gouvernement de Paul Biya face à cette situation.


DÉCLARATION SUR
LES MAUVAIS TRAITEMENTS INFLIGÉS AUX CAMEROUNAIS EN GUINÉE ÉQUATORIALE ET SUR L'INDIFFÉRENCE INACCEPTABLE DU GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS

Depuis peu, les informations qui nous parviennent sur la situation des Camerounais vivant ou se trouvant en Guinée Équatoriale sont alarmantes. Ces informations font état de rafles violentes, voire de ratonnades, visant les émigrés en général et les Camerounais en particulier.
La République de Guinée Équatoriale est un Etat souverain. Aussi est-elle libre de faire respecter les lois dont elle s'est dotée. Cependant, ce pays frère a ratifié plusieurs conventions internationales qui protègent les droits de l'homme, y compris les droits des étrangers, que ces derniers soient des résidents ou des migrants.
C'est donc sur la base de ces considérations que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) s'élève contre le traitement qui est fait aux ressortissants camerounais par les autorités équato-guinéennes : arrestations au faciès ou au patronyme, violences gratuites, traitements inhumains, cruels et dégradants, vol de biens, spoliations etc. Même en cas de défaut de titre de séjour, le migrant mérite d'être traité avec humanité.
Le MRC note, pour le déplorer, que ces expulsions de ressortissants camerounais, organisées en violation des règles internationales établies en la matière, ne sont malheureusement pas les premières. Aussi invite-t-il les autorités de la République sœur de Guinée Équatoriale à prendre conscience de la perception que ces brutalités renvoient dans l'opinion camerounaise.
Le peuple camerounais tient à entretenir des relations de bon voisinage avec la République de Guinée Équatoriale, mais pas au prix du sacrifice permanent de la dignité et des intérêts des Camerounais vivant sur le sol équato-guinéen.
Le drame des Camerounais vivant en Guinée Équatoriale, comme malheureusement le sort de la diaspora camerounaise en général, ne semble pas préoccuper outre mesure le Gouvernement de notre pays. Que deviennent les biens et avoirs des Camerounais expulsés dans les conditions décrites ci-dessus ? Comment nos compatriotes contraints de rentrer dans la précipitation au Cameroun sont-ils accueillis et accompagnés pour leur réinsertion dans leur pays?
Comme à chaque fois face à la détresse des Camerounais à l'étranger, le Gouvernement en place se mure dans le silence, honteux d'une réalité qui expose l'ampleur de son échec économique et social après près de quarante ans de gestion autocratique.
Les Camerounais, qui subissent en permanence des humiliations inacceptables dans ce pays voisin, sont en réalité des compatriotes qui fuient la misère dans leur pays, ce pays qui, jadis, apportait de l'aide au développement à d'autres pays.
Le MRC demande au Gouvernement d'exiger d'urgence des explications au Gouvernement équato-guinéen sur cette situation intolérable.
Le MRC se tient aux côtés des Camerounais, victimes de ces abus en terre équato-guinéenne, et appelle le pouvoir à leur garantir l'assistance consulaire, et à mettre en place une aide d'urgence à ceux d'entre eux qui reviennent par quelque moyen que ce soit au Cameroun.

Yaoundé, le 11 novembre 2021