Quatre signatures au bas du document portant financement du renouvellement de la voie ferrée entre Belabo, dans la région de l’Est et Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamoua, pour un montant d’environ 83 milliards de francs CFA. Il s’agit de celles de Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), pour la République du Cameroun, Virginie Dago, directrice de l’Agence française de développement (AFD) au Cameroun, du directeur régional de la Banque européenne de développement (BEI) et enfin du chef de coopération de la délégation de l’Union européenne au Cameroun.
Dans le détail, la convention signée porte sur la contribution française au co-financement du projet de renouvellement d’un montant global de 167 milliards de francs CFA avec la participation de la BEI, à hauteur de 70 milliards sous forme de prêt et l’Union européenne, à concurrence de 14 milliards en dons.
La cérémonie qui avait pour cadre le cabinet du Minepat s’est déroulée sous le regard de Louis-Paul Motaze, ministre des Finances. « Les financements ainsi mobilisés vont permettre de renouveler la section de voie ferrée longue de 330 km totalisant près d’un demi-siècle de service. Elle représente environ 30 % du réseau ferré en exploitation long de près 1 100 km », a indiqué dans son discours de circonstance Alamine Ousmane Mey, ministre en charge de l’Économie.
Impact
C’est que l’appui des trois partenaires du Cameroun impliqués dans ce projet (BEI, UE et AFD) dont les financements acquis permettront non seulement de mettre en œuvre, sur une durée de six ans, le renouvellement et la réhabilitation du réseau existant, mais également la construction de nouvelles lignes du réseau. « Ce projet touchera environ 1/2 million de personnes qui sont aujourd’hui particulièrement enclavées, notamment en saison des pluies, du fait de l’absence de routes bitumées le long du corridor », a fait savoir Virginie Dago, directrice de l’AFD au Cameroun.
Toujours dans le rang des avantages, la qualité du service sera améliorée, un peu plus de sécurité (travaux de signalisation et sécurisation des passages à niveau et des points de passage du bétail). De même, il y aura plus de confort et les trains iront plus vite que la vitesse qui se situe aujourd’hui entre 50 et 60km/h afin de leur donner des caractéristiques plus efficaces. La vitesse sera améliorée de 30 km/h et passera de 60 à 90 km/h.
« Les retombées escomptées sont une amélioration substantielle du service de transport ferroviaire grâce à la réduction considérable du temps moyen de parcours des trains passagers et marchandises, une augmentation du trafic ferroviaire sur le tronçon concerné, le renforcement de la fiabilité et de la sécurité du trafic », s’est exprimé le Minepat.
Vétusté
Construit en 1974, le corridor ferroviaire Belabo-Ngaoundéré fait partie des lignes les plus vieilles du réseau ferroviaire camerounais. S’étendant sur 384 kilomètres, son état actuel ne rassure pas, le réseau se dégrade et les conséquences sont multiples : pertes en compétitivité du rail par rapport à la route, difficulté à assurer la sécurité transport voyageur. Face à ce contexte, la réhabilitation de la voie ferrée Belabo-Ngaoundéré est fondamentale pour le désenclavement des régions du Nord et de l’Extrême Nord.
« C’est l’une des lignes les plus vieilles du réseau, elle a été construite entre 1964 et 1974 avec la mise en service en 1969 pour tronçon Yaoundé-Belabo et 1974 pour le tronçon Belabo-Ngaoundéré. Vous comprenez donc qu’après 46 ans, il faut penser au renouvellement », a expliqué un responsable du ministère des Transports. L’Union européenne par le biais de ses partenaires financiers a offert une contribution d’un montant de 14 milliards de francs CFA pour la réalisation de cette étude, traduisant ainsi la parfaite relation bilatérale Union européenne - Cameroun. « Les conventions de ce jour ont bénéficié d’un don de l’Union européenne d’un montant d’environ 14 milliards de francs CFA, il y a cette facilité de maturation des projets », a indiqué le représentant de l’Union européenne.
En attendant les fruits, il faut dire que cette énième collaboration entre le Cameroun, la France et l’Union européenne s’inscrit dans le cadre de la construction et la modernisation des infrastructures, une préoccupation majeure dans la politique d’émergence à l’horizon 2035 du chef de l’État, son excellence Paul Biya.