Le fournisseur a accusé un retard dans la livraison. Le gouvernement cherche une solution de remplacement.
Le consortium portugais Eximtrans Irmaos Mota ne pourra pas honorer son engagement de livrer dans les délais 40 bus pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine 2016 qu’organise le Cameroun du 19 novembre au 3 décembre prochain. Dans les termes de l’accord signé entre ce consortium et le ministère des Transports, ces bus auraient dû arriver au Cameroun au plus tard le 31 octobre dernier. Des sources proches d’Eximtrans Irmaos Mota rassurent néanmoins que ces bus vont arriver à la fin de ce mois, mais ils ne pourront pas servir pour la CAN. Face à cette situation de crise liée à l’impossibilité d’avoir comme prévu un système de transport urbain pendant la CAN féminine, le Premier ministre a convié les responsables du consortium portugais à une réunion qui se tenait à l’immeuble Etoile le 2 novembre dernier afin chercher des solutions de rechange urgentes.
Edgar Alain Mebe, le ministre des Transports, et Elung Paul Che, le ministre délégué aux Finances, participaient aussi à cette réunion présidée par Séraphin Magloire Fouda, le secrétaire général des services du Premier ministère. Pour pallier à l’absence des bus d’Eximtrans Irmaos Mota, quelques participants à la réunion ont adoubé l’idée de mettre 30 bus de la Société camerounaise de transport urbain (Socatur), qui assure le transport urbain dans la ville de Douala. Pour que cette opération palliative puisse bien réussir à Yaoundé, il est proposé d’utiliser la base logistique de la société Le Bus à l’arrêt. Cette base logistique va servir à stocker le matériel d’équipement de la Socatur. Mais pour assurer efficacement le système de transport à Yaoundé et à Douala pendant toute la durée de la CAN féminine, la Socatur aura besoin d’une subvention d’équilibre d’un mois de 1,5 milliard de francs CFA.
C’est en tout cas ce qui a été rapporté lors de la réunion du 2 novembre car les responsables de la Socatur ne participaient pas à ces discussions. Cette solution soulève néanmoins le problème de la qualité des bus. Il est vrai que l’année dernière la direction de la Socatur a acheté 50 minibus pour améliorer la qualité de confort de ses passagers. Sauf que les habitants de la capitale économique se plaignent toujours de ne pas jouir de ce confort promis. Cette solution n’est pas la seule qui est actuellement ciblée par les autorités camerounaises. Lors de la même réunion les propositions du consortium portugais ont aussiété présentées au gouvernement. Ils assurent qu’ils ont négocié avec la compagnie de transport Touristique pour la location de 10 bus VIP. Une solution qui exige une subvention de 1,6 milliard de francs CFA.
Si ces locations de bus VIP ont l’avantage de régler le problème de confort, ils posent néanmoins un autre problème : rien ne garanti que les bus de Touristique sont aux normes de transport de la Fédération internationale de football association (Fifa). Le gouvernement doit donc se décider entre ces deux solutions bien que les deux ne règlent pas le problème du système de transport à Limbé pendant la durée de la CAN. Car ces deux solutions se concentrent essentiellement à Yaoundé et à Douala en oubliant la ville de Limbe, qui va elle aussi abriter les matchs. Un casse-tête qu’aurait voulu éviter les autorités camerounaises. C’est pour éviter un tel embarras que le ministère des Transports avait signé le 30 août 2016 une convention de partenariat avec Eximtrans Africa Sarl, porté par le constructeur automobile portugais Irmaos Mota.
Il est question de doter les villes de Yaoundé et Limbé, 40 bus pour le transport urbain, dont 25 pour la capitale, 5 pour Limbe. Dans cette première livraison, seuls 10 bus de type VIP devaient être affectés au transport des équipes pendant la CAN. Ces bus ont une capacité de 91 places dont 39 assises. Ils devaient assurer l’évacuation rapide des citoyens aux abords des stades, ainsi que dans la ville pendant toute la compétition. Coût du projet 17 milliards de francs. A la longue, l’accord entre le gouvernement camerounais et Eximtrans Africa Sarl prévoie que le parc des bus augmente pour atteindre une capacité de 150 bus pour remplacer Le Bus, l’ancienne société de transport urbaine de Yaoundé qui a fait faillite.
Le nouveau partenaire devra assurer la construction à Yaoundé de 26 terminaux bus ultra modernes équipés de toilettes, de kiosques à journaux et de points de billetterie pour les tickets et abonnements. De même que 65 abrisbus et 579 arrêts bus, tous dotés de systèmes d’information aux usagers, sur les horaires de passage des bus. Le Cameroun qui sera représenté dans l’entreprise par la Communauté urbaine de Yaoundé, supportera 10 % du capital.