Le déroulé de l’enquête dans l’affaire Martinez Zogo et les aveux entendus de la bouche des présumés auteurs du forfait ne laissent plus aucun doute. Le journaliste d’investigation Martinez Zogo a été tué.
Par qui ? Les langues se délient justement. Reporters sans frontières (RSF) a publié dans la journée du vendredi le 03 février 2023 un texte dans lequel il est dit que c’est le ministre de la Justice Laurent Esso qui a donné l’ordre d’exécuter l’homme de média.
Le milliardaire Jean-Pierre Amougou Belinga aurait eu au téléphone le membre du gouvernement qui a souhaité qu’ils en finissent une fois de bon. RSF garantie que c’est ce qui est raconté au SED dans des aveux signés par le directeur des opérations spéciales de la DGRE Justin Danwe.
« Le lieutenant-colonel décrit de manière précise une opération de filature qui a duré une semaine pour connaître les habitudes du journaliste jusqu’à son enlèvement dans la soirée du 17 janvier par des éléments de la DGRE, dont Justin Danwe lui-même, qui a constitué le groupe.
Martinez Zogo est alors amené dans un immeuble en construction appartenant à Jean-Pierre Amougou Belinga, un homme d’affaires puissant impliqué, selon le journaliste, dans des opérations de détournements de fonds présumés.
Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble. L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio.
D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de "finir le travail". L’homme d’affaires n’aurait pas assisté à la "fin du travail" que Justin Danwe reconnaît avoir effectué avec ses hommes (…) », souligne Reporters sans frontières.
Mais alors, c’est très grave. Comment a-t-on pu arriver là. Qu’a fait Martinez Zogo pour attirer tous ces vautours assoiffés du sang humain.
Par ailleurs, le journaliste Michel Biem Tong se demande si « la DGRE serait-elle si nulle en termes d’opération « homo » ?
Et pour cause, « l’assassinat de Martinez Zogo étale tout l’amateurisme des services secrets camerounais, la fameuse Direction générale de la recherche extérieure. Comment des enquêtes menées sur un assassinat peuvent aussi facilement remonter à des agents de la DGRE ? Pourtant, les opérations homo (entendez homicide) sont censées ne laisser aucune trace. L'âme de Martinez Zogo est vraiment en train de confondre ses bourreaux. Ne dit-on pas que le diable se trouve dans les détails ? », s’interroge-t-il.