Actualités of Monday, 18 November 2024

Source: www.camerounweb.com

Tribalisme : ça chauffe au Cameroun

Tribalisme : ça chauffe au Cameroun Tribalisme : ça chauffe au Cameroun

Dans un contexte marqué par des tensions croissantes autour du tribalisme, notamment dans le cadre du conflit entre la Fecafoot et le Syndicat National des Footballeurs Camerounais (Synafoc), Mireille Fomekong, Directrice Générale d’Ascèse Conseil et experte en marketing, a lancé un appel fort. Elle invite à rejeter toute instrumentalisation des origines ethniques dans le débat public et à ne pas laisser l’identité communautaire définir une personne.

Fomekong souligne que le tribalisme ne se limite pas à l’exaltation de sa propre tribu ou au dénigrement des autres. Il réside également dans l’utilisation de l’argument ethnique pour justifier ou critiquer, même si c’est déguisé en défense. « Les pires racistes commencent souvent par un compliment conditionnel avant de discriminer, une astuce langagière perverse et dangereuse », explique-t-elle.

Prenant l’exemple de Jérémie Sorel Njitap, ancienne gloire des Lions indomptables, Fomekong rappelle qu’il ne faut pas confondre la personne avec l’institution qu’il représente. « Njitap est un héros sportif qui a fait briller les couleurs du Cameroun, et quiconque manque de respect à Njitap, manque de respect à notre nation », déclare-t-elle. Toutefois, elle insiste sur la nécessité de défendre des arguments sans ramener l’origine ethnique au centre du débat. « Être bamiléké n’est pas un crime. Il est inacceptable de rappeler son appartenance tribale pour défendre ou critiquer son action », martèle Fomekong.

À quelques mois des élections présidentielles, elle appelle les Camerounais à refuser toute tentation de communautariser les discussions publiques et à rester vigilants face aux discours qui cherchent à manipuler les identités ethniques pour flatter les instincts les plus bas. « Le tribalisme ne doit pas prendre en otage le débat public, comme cela a été le cas en 2018 », conclut-elle.