Lors de son passage à la commission des Finances pour défendre le budget du ministère de la Justice, les députés n’ont pas hésité à interpeller Laurent Esso sur la persécution inexpliquée dont serait l’objet l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie de la part de la justice. Ceci, après l’arrêt des poursuites découlant du paiement, selon la loi, du cops du délit
L’entêtement du ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, à garder les comptes bancaires et tous les biens de l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie commence à prendre les allures d’une affaire d’Etat. Après l’indignation des médias et la déclaration des patriarches du Centre, Sud et Est, voilà que les députés, toutes obédiences politiques confondues, interpellent Laurent Esso pour en savoir un peu plus sur l’acharnement dont Basile Atangana Kouna fait l’objet depuis sa sortie de prison le 29 juillet 2022. En effet, lors de son passage à la commission des Finances pour défendre le budget du ministère de la Justice de l’exercice 2023, des députés, tant du Social democratic front (Sdf) que du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), ont tout simplement demandé à Laurent Esso, pourquoi après bientôt 6 mois que Basile Atangana Kouna a bénéficié de l’arrêt des poursuites suite aux hautes instructions du président de la République, ceci après avoir restitué intégralement le corps du délit, ses comptes bancaires demeurent toujours sous main de justice, en violation flagrante de la loi ?
Très mal à l’aise, car il ne s’attendait pas à cette question lancinante, le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, s’est béatement contenté de dire qu’il a effectivement exécuté les instructions du président de la République relativement à la libération de Basile Atangana Kouna, mais que, parmi ses avoirs, il aurait trouvé des devises. Ce qui, pour lui, pourrait être assimilé à un blanchiment de capitaux. Mieux, il va prescrire une enquête et qu’il ne s’agit pas encore de poursuites judiciaires. La réponse du ministre d’Etat en charge de la Justice n’a pas du tout convaincu les honorables députés qui ont insisté, afin de connaître les véritables raisons de cet acharnement dont Atangana Kouna fait étrangement l’objet. Avec son humour habituel et un sourire en coin, Laurent Esso va alors ajouter que pour lui, il faut bien savoir ce que l’ancien Minee allait faire de cet argent. Ce qui a contribué à irriter davantage les représentants du peuple qui, dans la foulée, vont lui suggérer d’ouvrir aussi des enquêtes contre tous ceux qui ont des devises au Cameroun, y compris tous ceux qui font le change à l’avenue Kennedy et aux alentours de Casino à Yaoundé. Alors questions : comment un ministre de la Justice, membre du pouvoir exécutif, peut-il toujours avoir cette propension à se substituer aux magistrats ? On ne le dira jamais assez. Qu’est-ce que Basile Atangana Kouna a bien pu faire à Laurent Esso, son ancien collègue du gouvernement et camarade du Rdpc, pour qu’il lui voue une telle haine viscérale ? Pour répondre à ces nombreuses questions, de nombreux observateurs rencontrés dans les couloirs de l’Assemblée nationale, estiment qu’il ne s’agit plus du tout de la justice dans notre pays. Pour eux, celle-ci serait carrément prise en otage par un homme qui n’en fait qu’à sa guise et au gré de ses seuls intérêts personnels. Toutes nos tentatives d’avoir le ministre d’Etat Laurent Esso pour cerner ses réelles motivations sont demeurées jusqu’aujourd’hui sont demeurées vaines. Ainsi que celles de rencontrer Basile Atangana Kouna. A sa résidence du quartier Golf à Yaoundé, ses proches prétendent qu’il a délibérément choisi de se murer dans le silence le plus total. Mais, on finira, tout compte fait, par connaître le fin mot de cette rocambolesque histoire…
MAiN tRAîtRESSE
Pour la petite histoire, on se souvient toutefois que Basile Atangana Kouna a été remis en liberté le 29 juillet dernier, après que le procureur général près le Tcs, à la demande du ministre d’Etat, ministre de la Justice, ait requis l’arrêt des poursuites. Ceci, à la suite de la restitution du corps du délit au Trésor public, soit au total : 3,145 milliards de Fcfa. Seulement, et le moins que l’on puisse dire, c’est que, depuis sa sortie de prison, Basile Atangana Kouna tire le diable par la queue.
Cela s’est très vite remarqué le vendredi 29 juillet 2022, le jour de sa libération, à travers quelques apartés, quand il a fallu recourir à une quête discrète pour pouvoir offrir des rafraîchissements aux nombreux parents, amis et connaissances accourus à l’annonce de sa libération. Jusqu’à ce jour, tous les comptes bancaires et les biens sont toujours sous main de la justice, sur instructions de Laurent Esso. Ceci, malgré la volonté du parquet général de mettre un terme à ce calvaire qu’endure l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie qui n’arrive plus à assurer ses dépenses de santé et la scolarité de ses enfants, dont la plupart sont encore mineurs, apprend-on dans son entourage. Une véritable persécution qui n’a pas laissé les patriarches des 3 régions du Centre Sud-Est indifférent.
En effet, lors de la 4ème édition des rencontres culturelles des peuples BetiFang tenue à Yena-Yena dans l’arrondissement de Ngoumou les 25 et 26 novembre 2022, l’ordre des Zomlo’o est sorti de sa réserve pour mettre en garde tous ceux qui continuent à persécuter les ressortissants de la Mefou et Akono. Allusion faite certainement au calvaire qu’endure stoïquement l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie depuis sa mise en liberté.
Dans sa communication spéciale de circonstance, le patriarche JacquesAndré Omgba, président de l’Ordre, n’a pas mâché ses mots en mettant également en garde ces natifs du département de la Mefou etAkono qui se prêtent sous cape à ce jeu malsain de persécution de Basile Atangana Kouna.
Un dicton populaire ewondo ne dit-il pas que : « oyene mbim woe metolog, oyem na mod woe ane ete ». Traduction : « Atout malheur qui t’arrive, il y a toujours la main traîtresse d’un proche ». Alors question : qui se cache derrière cette main traîtresse utilisée dans la persécution d’Atangana Kouna ? Le temps nous le dira bientôt.