Que se passe-t-il réellement au tribunal militaire de Yaoundé ? Depuis la nomination par Paul Biya d’un nouveau juge d’instruction et d’un vice-président, des sources indiquent que l’affaire Martinez Zogo échapperait dans les prochains jours à Sikati II qui pourrait être affecté dans une autre juridiction.

Pour l’heure il n’en est rien. Le juge Sikati vaque librement à ses occupations au tribunal militaire de Yaoundé et continue par instruire l’affaire Martinez Zogo. L’information est confirmée par un des avocats de la partie civile, dans l’émission Droit de Réponse de ce jour sur Equinoxe Télévision.

« À l’heure où je vous parle, le juge Sikati est dans son bureau, toujours en charge de l’affaire Martinez Zogo », a déclaré Me Calvin Job, avocat de la famille Martinez. Le juriste n’est pas surpris par la nomination d’un nouveau juge d’instruction. Selon ses explications, il s’agit d’une mesure prévue par les textes. Le tribunal militaire peut avoir plusieurs vice-présidents et plusieurs juges d’instructions. C’est d’ailleurs le souhait des avocats de la famille de Martinez Zogo.

Dans un courrier adressé au président de la République dans lequel, ils demandent le retour de la sérénité dans l’affaire Martinez Zogo, les avocats ont émis le vœu que le dossier soit instruit par un collège de juges d’instructions.
Pour Me Calvin Job, la complexité de l’affaire d’assassinat de Martinez Zogo expose un seul juge à des pressions intellectuelles, financières, politiques et autres.

Selon des sources proches du dossier, le juge Sikat s’est abstenu de mettre plusieurs documents de l’affaire à la disposition des avocats de la partie civile. Tel serait le cas par exemple du rapport de l’autopsie qui conclue que Martinez Zogo est décédé des suites des sévices qu’il a subis.