Sam Severin Ango n’est pas content de la manière dont les enquêtes sont menées dans le cadre de l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Après le renvoi des présumés auteurs de ce crime odieux au Sed pour complément d’enquête, Sévérin Ango s’interroge désormais sur les capacités du commissaire du gouvernement à conduire cette opération de recherche de la vérité.

« Si le commissaire du Gouvernement en charge de l’affaire n’est pas suffisamment à même de diligenter cette histoire, qui semblerait être au-delà de ses forces, alors qu’on le change. On peut mettre la personne qui est véritablement prête à dire la justice telle que les Camerounais l’attendent », a déclaré le journaliste sur Canal2 International.

Mission compliquée

Un mois après la découverte de la dépouille mutilée de Martinez Zogo, l’enquête piétine. Alors que dans les réseaux sociaux, les internautes confortés par les révélations de J. Remy Ngono et Reporters Sans Frontières, voyaient déjà Jean Pierre Amougou Bélinga à la prison centrale de Kondengui, au SED, les enquêteurs peinent à trouver d’éléments sérieux pour accabler le PDG du groupe l’Anecdote suspecté d’être l’un des commanditaires de l’assassinat de Martinez Zogo.

Le point de presse animée par les avocats de Jean Pierre Amougou Bélinga a révélé plusieurs zones d’ombre qui nécessitaient des enquêtes complémentaires. Le public a été surpris d’apprendre que malgré les nombreuses perquisitions au siège du groupe l’Anecdote, les avocats d’Amougou Belinga ne savent pas le lieu où Martinez Zogo a été assassiné. Et pourtant à en croire les premières informations largement relayées par J. Remy Ngono et Reporters sans Frontières, Martinez Zogo a été torturé et assassiné au sous-sol de l’immeuble Ekang appartenant au riche et sulfureux homme d’affaires Amougou Belinga. Problème, l’immeuble en question à en croire les avocats d’Amougou Belinga n’a de sous-sol, si ce n’est le parking auto.

« Il n'y a pas de véritable sous-sol ici. Il y a un parking (...) Est ce que vous trouvez normal que jusqu'au jour d'aujourd'hui, les grands spécialistes d'investigation qu'il y a au Cameroun, que personne ne s'est intéressé à la scène de crime? (…) Tous les criminologues vous le diront. Une enquête criminelle commence toujours par la scène de crime et on élargit les investigations au fur et à mesure », indique Me Charles Tchougang, avocat de Jean Pierre Amougou Belinga.

Les enquêteurs auraient-il suivi de fausses pistes ? Tout porte à croire que l’enquête reprend désormais à zéro. Les enquêteurs ont convoqué à nouveau le journaliste Xavier Messe qui avait déclaré avoir appris que Martinez Zogo était assassiné le lendemain de son enlèvement. Il avait été entendu une première fois dans cette affaire. « S’ils refont les auditions, c’est probablement parce que les premières pistes n’ont rien donné », rapporte une source proche du dossier. Les soutiens d’Amouguou Belinga jubilent déjà. Ils espèrent voir le Zomloa des Zomloa bientôt chez lui.