Ce lundi 9 octobre 2017, des personnes s’avancent, le pas lent, la mine triste, vers le domicile du patriarche Onambélé Zibi, à Yaoundé. La nouvelle de la mort du propriétaire des lieux s’est rapidement répandue et, très vite, des proches et connaissances sont venus témoigner leur compassion à la famille éplorée.
A l’intérieur de la résidence, des femmes assises sur des matelas pleurent en prononçant des paroles en langue ewondo. Des journalistes sont à la chasse aux images. L’atmosphère est pesante, le moment est grave.
La mort d’Onambélé Zibi a surpris plus d’un. Le patriarche a été vu la semaine dernière. Il ne présentait aucun signe visible de maladie. L’une des filles du défunt raconte les circonstances de ce décès : « Vendredi, papa a commencé à ressentir des douleurs. Il parlait normalement, nous l’avons conduit à l’hôpital central, au Centre des urgences (Cury) plus précisément. Ils l’ont interné et il a subi une série d’examens. Dans la soirée, les médecins nous ont dit avoir détecté un diabète. Il n’en avait jamais eu de sa vie. Peu de temps après, il a commencé à se plaindre de douleurs à la poitrine. Il avait de la peine à respirer. Il a été mis sous oxygène, mais son état ne s’est pas amélioré. Et, dans la nuit de samedi, il est tombé dans un coma…puis ce lundi vers 2h, il est parti« .
Pendant que la fille d’Onambélé Zibi s’entretient avec le reporter de Journalducameroun, un mouvement se fait ressentir dans la maison. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, vient d’arriver. Il est 9h28. Des membres de la famille se précipitent pour l’accueillir. Il se joint lui-aussi aux femmes en larmes. Quelques minutes plus tard, il ressort de la maison. « Je pense que j’ai n’ai rien à rajouter à toute cette tristesse et cette désolation« , dira-t-il.
Pour l’heure, la famille n’a pas une idée précise de comment le deuil va se dérouler. « C’était un patriarche. Nous attendons maintenant que ses frères arrivent, pour voir comment cela va se passer. » En attendant que le programme soit fixé, la fille du défunt nous révèle comment le défunt aurait voulu que l’histoire le retienne. « Vous savez maman l’appelait le républicain. Il avait beaucoup d’amour pour sa patrie, pour sa nation. Malheureusement, il n’a pas toujours été présenté de la sorte. Papa avait des enfants issus de toutes les régions du Cameroun. Des anglophones, des bamiléké, des nordistes…C’était un homme qui, plus que tout au monde, avait envie de voir les choses changer positivement dans son pays« , conclue-t-elle.