Les contributions volontaires des citoyens ont toujours permis d’améliorer une situation spécifique pour le bien-être républicain. Mais depuis des années la presque obligation pour les opérateurs économiques de donner de l’argent à un nouvel administrateur (gouverneur, préfet ou sous-préfet) pour effectuer une tournée de prise de contact commence a être assimilé comme de l’escroquerie. Ces opérateurs ayant boudé le versement récent pour les tournées de trois administrateurs, viennent de se mettre à table et dénonce une arnaque voilée de l’Etat.
Le Cameroun traverse une réelle crise économique malgré une soi-disant résilience formelle proclamée dans un discours non substantiel d’un Chef de l’Etat aux antipodes des réalités nationales. Pour justifier l’inertie d’action de la population face aux chocs violents de la paupérisation qui de plus en plus pénètrent dans les familles démunies, le Chef de l’Etat et ses collaborateurs avancent à souhait une guerre provoquée d’avec la secte islamiste Boko Haram. Malgré ce prétexte grotesque, des coupes drastiques de salaires de plusieurs fonctionnaires en poste sont encore venues appuyer la thèse d’un probable sceptre de 1992 ; année de la baisse conséquente des salaires des fonctionnaires pour jadis justifier une crise économique combattue de main de maître par l’ancien Président Ahmadou Ahidjo.
Dans plusieurs pays où les revenus essentiels du pouvoir en place et par ricochet de la population se focalisent sur les ressources naturelles, l’incapacité de ces gouvernants à donner des solutions, a creusé le fossé d’impopularité devenu croissant avec la malgouvernance jadis décriée. Les « roitelets africains » ainsi maintenus jusqu’à présent par les puissances étrangères flairent leur fin « tragique » avec une perte progressive du pouvoir qui laisse désormais place à une dictature véritable et sans option de démocratie. Pour plusieurs d’entre eux qui ont ratifiés la charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union Africaine, les recommandations et obligations à respecter édictés dans un document officiel signés lors de la conférence des Présidents sont bottés en touche. Tout est alors bon pour modifier des constitutions ou passer en force lors des élections soi-disant transparentes alors que le choix du peuple n’a pas été respecté.
D’après toutes les analyses de géopoliticiens, désormais le compte à rebours est lancé et marquera dans un temps assez court la fin d’un sommeil des peuples africains et celui d’Afrique Centrale qui, à l’observation, sont encore les seuls à avoir la patience nécessaire pour cautionner l’incapacité des dirigeants à les diriger.
Ainsi dans cette gouvernance tatillonne, les opérateurs économiques du secteur privé et public, moteur de la croissance économique du Cameroun s’interrogent. Entre lenteur administrative, non paiement des marchés réalisés, soupçon de faillite et harcèlement voilé de l’autorité administrative ; le rubicond semble avoir été franchit. Dans plusieurs cas dénoncés, existent les visites économiques et culturelles des gouverneurs, Préfets et Sous-préfets.
Escroquerie organisée
Si la crise économique n’avait pas véritablement frappé les opérateurs économiques, peut-être que les attitudes successives arrivées au niveau de la presse n’auraient jamais été révélées. D’après des témoignages, sont aujourd’hui concernés trois gouverneurs nouvellement nommés à savoir Dieudonné Ivaha Diboua (Région du Littoral), Grégoire Mvongo (Région de l’Est) et Kildadi Taguieke Boukar (Région de l’Adamaoua).
Pour le premier gouverneur cité plus haut à savoir Dieudonné Ivaha Diboua, nos sources révèlent que lors de sa tournée socioéconomique et culturelle, la première personnalité de la région du littoral va être abandonnée par plusieurs délégués et chefs de service. La raison de cet affront « voilé » ne sera tout autre que la méthode de prébendier que le gouverneur aura imposé quelques jours avant sa tournée. D’après nos sources, Dieudonné Ivaha Diboua, pour débuter sa tournée va envoyer son Secrétaire particulier rencontrer plusieurs operateurs économiques afin de garantir son « carburant ».
Pour plusieurs dirigeants de sociétés, l’arnaque sera cautionnée partiellement car des contributions allant de 100 mille à 5 millions de Fcfa permettront à certains de sauver la face. Loin des gratifications d’antan, c’est avec grincements de dents et pleurs d’une conjoncture violente qui frappe désormais le secteur économique et privé qu’ils vont voir l’autorité administrative de la région défiler avec une délégation « obèse » dans leurs locaux. Pour d’autres operateurs qui n’auront voulu « s’incliner » à cette exigence, plusieurs vont laisser leurs collaborateurs recevoir les délégations pléthoriques drainées par Ivaha Diboua. Entre enveloppe amoindrie et promesses, les recommandations des uns à leur personnel vont se ressentir dans l’accueil accordé à la délégation. Pour certains pas de buffet proposé entre excuses et prétextes alors que pour d’autres l’obligation presque « cachée » d’un devoir de corruption va permettre plus tard de dévoiler avec douleur le montant offert au nouveau nommé.
Malgré toutes ces attentions financières, le gouverneur va se voir abandonné par plusieurs délégués régionaux et chefs services de la région. La raison ainsi évoquée sera unanimement les recommandations ou ordres donnés avant la tournée à savoir la prise en charge complète de leur personnel sans contrepartie. Les délégués régionaux et chefs service n’ont aucunement digéré que le Gouverneur s’immisce d’abord dans leurs zones de compétence à savoir les sociétés et exigent encore d’eux de s’occuper du déplacement ou des commodités y afférentes pour satisfaire à la « pléthoricité » de sa délégation pour la visite socioéconomique et culturelle. Ainsi dans le Wouri, donnant une raison « voilée » du manque de « carburant » pour continuer la visite, ils ont décampé laissant seul le gouverneur.
Les mêmes causes produisant presque les mêmes effets, Grégoire Mvongo va se voir boudé dans le département de la Kadei lors de sa visite.
Concernant Kildadi Taguieke Boukar, une demande d’explication vient d’être adressée au Préfet de la VINA par le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation grâce à un rapport adressé par le gouverneur sur la non coopération de ce dernier lors de la visite du département. D’après des informations, le gouverneur aura explicitement demandé à « son » Préfet de demander à certains opérateurs économiques de contribuer pour sa visite. Arrivé sur le terrain, outre l’absence de plusieurs opérateurs économiques, l’atmosphère de visite n’avait pas été du goût du gouverneur qui avait tôt fait de trouver la raison de cette méprise.
Excédé par cette escroquerie récurrente d’un autre genre dans un grincement de dent « sourd » avoue sous cape avoir ras-le-bol dans un environnement des affaires qui ne leur fait plus de cadeaux. Entre marchés publics effectués sans paiement, recherche de bénéfice, paiement d’impôts, gestion d’un personnel de plus en plus exigeant sur l’application des conventions collectives, la réalité d’un capitalisme et d’une concurrence économique s’impose à eux tel une naissance difficile. L’arrivée de l’application des APE devant encore réduire comme une peau de chagrin plusieurs bénéfices issus de pan d’activités importants.
Certains d’entre ces opérateurs avouant jadis avoir donné plusieurs millions de FCFA à ces nouveaux promus en guise de contribution, « maudissent » désormais les sollicitations de l’autorité administrative qui n’ont aucune base objective pour l’épanouissement de leurs entreprises. Quand sera-t-il désormais pour ces nouveaux préfets et sous-préfets qui préconisent des visites socioéconomiques et culturelles dans les mois avenirs ? Question centrale.