Actualités of Wednesday, 2 November 2016

Source: journalducameroun.com

Trois élèves écopent de 10 ans de prison pour une blague

Fomusoh Ivo Feh Fomusoh Ivo Feh

Fumosoh Ivo, Azah Levis et Afuh Nivelle avaient été reconnus coupables de non-dénonciation d’acte de terrorisme. Leur peine a été prononcée mercredi au Tribunal militaire de Yaoundé  

Fumosoh Ivo, Azah Levis et Afuh Nivelle ont été condamnés ce mercredi, 02 novembre 2016, à 10 ans de prison ferme, pour «non-dénonciation d’actes de terrorisme». Ils étaient incarcérés depuis le 14 décembre 2014 pour avoir partagé, par SMS, une blague sur Boko Haram.

Au Tribunal militaire ce jour, le juge Edou a fait savoir que ces élèves ont bénéficié de «circonstances atténuantes». Ce qui a permis de leur attribuer la peine minimale prévue par la loi antiterroriste en vigueur au Cameroun, depuis décembre 2014.

Afuh Nivelle Nfor, aujourd’hui âgé de 21 ans, était élève en classe de Première au Lycée; et ses amis: Azah Levis Gob et Fumosoh Ivo Feh, venaient d’achever la classe de Terminale et d’obtenir leur Baccalauréat au moment de leur incarcération.

Ils avaient partagé la blague contenant le message: «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé 4 matières et la religion au bacalauréat», avant d’être dénoncés par un enseignant. Ce qui leur a valu d’être jugés, sur la base des articles 74, 97, 107 et 116 du Code pénal, pour «complicité d’insurrection» et «non dénonciation».
Le 05 octobre dernier, le Tribunal avait abandonné les charges de “complicité d’insurrection” mais les avaient reconnus coupables du deuxième chef d’accusation.

Amnesty international, une ONG internationale qui ne cesse de dénoncer les cas d’abus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Cameroun, a appelé le gouvernement camerounais à libérer ces jeunes, indiquant qu’«une peine d’emprisonnement, quelle qu’en soit la durée, accentuera davantage le cauchemar de ces trois jeunes qui ont déjà passé près de deux années de leur vie en détention préventive».

Pour Amnesty international, «la tragédie que vivent ces jeunes est un non-sens. Réprimer l’humour ne permettra en aucun cas de vaincre Boko Haram et constitue une atteinte grave à la liberté d’expression. Cette répression aveugle doit cesser.»

L’avocat de la défense a indiqué qu’un recours sera formulé contre cette décision.