Actualités of Thursday, 6 October 2016
Source: cameroon-info.net
Trois jeunes élèves étaient à la barre hier au tribunal militaire. Ils étaient jugés pour complicité d’insurrection et non-dénonciation d’actes terroristes conformément aux articles 74, 97, 107 et 116 du Code pénal.
Il s’agit de Fumosoh Ivo, Azah Levis et Afuh Nivelle. Leur crime: avoir partagé par SMS une blague sur la secte nigériane Boko Haram. Le SMS en question disait: «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement: avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat».
En septembre dernier, traitant de cette affaire, Amnesty International expliquait que le 13 décembre 2014, Fomusoh Ivo Feh, a été arrêté par la police dans la ville de Limbe quelques semaines après avoir fait suivre à des amis, un SMS sarcastique reçu d’un ami militaire, qui disait: «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement: avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat».
L’un des amis de Fomusoh a transféré le SMS à un lycéen, dont l’enseignant, qui avait confisqué le téléphone pendant un cours, en a pris connaissance. L’enseignant a montré le message à la police qui a d’abord arrêté le lycéen puis Fomusoh et son ami. Le 14 janvier 2015, les trois jeunes ont été transférés à la prison principale de Yaoundé où ils étaient enchaînés, jusqu’en avril 2015, suite à une intervention de leur avocat auprès du régisseur de la prison.
Hier, mercredi 5 octobre 2016, au cours d’une nouvelle audience, réservée à l’énoncé du verdict, le président du tribunal, M. Edou, a reconnu Azuh Nivelle Nfor, Azah Levis Gob et Fumosoh Ivo Feh coupables de «non-dénonciation d’actes terroristes». La peine des concernés sera fixée à la prochaine audience, prévue le 19 octobre 2016. Ils risquent une peine minimale de dix ans dans le cadre de ce procès, conformément à la loi antiterroriste promulguée le 23 décembre 2014.