Deux kamikazes et un civil ont trouvé la mort vendredi matin dans la localité camerounaise de Kerawa (Extrême-Nord), au cours d’un attentat-suicide attribué à la secte islamiste Boko Haram, a appris APA d’une source sécuritaire qui qualifie de provisoire le bilan communiqué.
En début septembre 2015, un double attentat similaire avait une trentaine de morts et 141 blessés dans la même localité proche de Kolofata, toutes deux limitrophes avec le Nigeria et où le mouvement jihadiste exerce des assauts meurtriers quasi-quotidiens depuis un mois après un trimestre d’accalmie relative.
Cette série d’actes terroristes, note-t-on, survient alors qu’un réel malaise est actuellement ressenti au sein des troupes engagées dans la lutte contre Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Une mutinerie avait eu lieu le 3 juin dernier, lorsque 32 soldats ont bloqué une route nationale dans la zone pour exiger leur relève immédiate ainsi que le paiement de primes.
Ces mutins sont aux arrêts, en attendant l’ouverture d’un procès au tribunal militaire. Pour sa part, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a d’ores et déjà promis contre eux des «sanctions sévères».
Dans le même temps, ce membre du gouvernement a demandé aux chefs militaires de veiller au suivi du moral et de l’état d’esprit des hommes placés sous leur commandement, d’«intensifier les causeries éducatives appropriées afin d’éviter la désinformation, l’intoxication voire la manipulation et le confusionnisme».