Le football camerounais est secoué par de nouvelles accusations qui risquent de jeter un discrédit supplémentaire sur l'organisation des compétitions nationales. Lors de l'émission "Horizon Sport" diffusée sur Equinoxe TV, Emmanuel Sontcha, dirigeant du Bamboutos FC de Mbouda, a lancé de graves accusations concernant l'arbitrage des rencontres impliquant son club.


Dans cette sortie médiatique qui fait grand bruit dans les milieux sportifs, Emmanuel Sontcha a décrit ce qu'il considère comme un système organisé visant à défavoriser son équipe : "Lors du match contre Dynamo, toutes les actions offensives de Bamboutos ont été stoppées par l'arbitre. Au sortir de ce match, les joueurs ont pris à partie l'arbitre dans les vestiaires et il leur a dit clairement que la décision vient d'en haut."

Des propos qui suggèrent une ingérence directe dans le déroulement des matchs et qui rejoignent les tensions déjà existantes entre le club de l'Ouest et les instances dirigeantes du football camerounais.


Plus troublant encore, le responsable du Bamboutos FC a évoqué l'existence d'un mécanisme bien rodé : "Il y a un arbitre qui est du côté de Buéa qui généralement passe à Limbé pour prendre l'argent pour donner à ses collègues afin qu'ils faussent les rencontres de Bamboutos."

Cette accusation d'une corruption systématique de l'arbitrage, si elle venait à être prouvée, constituerait un scandale majeur pour le football camerounais, déjà fragilisé par de multiples controverses ces derniers mois.


L'élément peut-être le plus révélateur de ces déclarations concerne une possible origine du conflit. Selon Emmanuel Sontcha, certains arbitres lui auraient confié leur incompréhension : "Certains arbitres nous ont même demandé 'quel est cet acharnement, vous avez quel problème avec le président d'Opopo ?'"
Cette référence à peine voilée à une personnalité influente du football camerounais – "Opopo" étant un surnom bien connu dans le milieu – laisse entendre que les difficultés rencontrées par Bamboutos FC pourraient être liées à un différend personnel ou institutionnel avec cette figure.

Ces déclarations interviennent dans un contexte particulièrement tendu entre Bamboutos FC et la Fédération Camerounaise de Football. Rappelons que le club a récemment annoncé son intention de se retirer du championnat professionnel, accusant la Fecafoot de ne pas avoir reversé les subventions étatiques et d'accumuler des dettes envers le club depuis trois saisons.
La publication récente par Bamboutos d'une preuve attestant du dépôt d'un courrier officiel à la Fecafoot le 15 avril – contrairement aux affirmations de l'instance dirigeante qui prétendait n'avoir été informée que par les réseaux sociaux – avait déjà exacerbé les tensions.


Ces accusations graves pourraient entraîner l'ouverture d'une enquête par la commission d'éthique de la Fecafoot, voire par des instances sportives internationales si les autorités nationales ne réagissent pas.
Pour l'instant, ni la commission centrale des arbitres, ni la Fecafoot n'ont réagi officiellement à ces allégations qui, si elles étaient avérées, porteraient un coup sévère à la crédibilité du championnat camerounais.
Un ancien arbitre international camerounais, contacté par notre rédaction mais souhaitant garder l'anonymat, estime que "ces accusations sont trop précises pour être ignorées. Une enquête indépendante serait nécessaire pour faire toute la lumière sur cette affaire."