Dans un communiqué de presse rendu public le jeudi 9 novembre 2017, le Cameroon People’s Party (CPP) s’insurge contre les auteurs des assassinats de gendarmes observés depuis le début de la semaine dans la région du Nord-Ouest. « Une fois de plus, cette violence ne peut pas se justifier et ne doit aucunement continuer. On ne peut pas obliger des gens par la force à suivre des mots d’ordre. On ne règle rien en ôtant la vie des membres de forces de l’ordre et de sécurité. La violence ne résout pas et ne résoudra jamais les problèmes complexes de vivre ensemble qui sont au cœur de la crise actuelle », condamne le parti.
« En tant que Camerounais.es, ajoute le parti d’Edith Kah Walla, nous avons le droit de manifester, mais de manifester sans violence. Manifestons et faisons le de manière déterminée pour obtenir les réformes et changements légitimes auxquels nous aspirons. En même temps que le CPP soutient, encourage et continuera d’agir avec tous ceux qui comptent manifester de manière non violente, le CPP s’opposera de la manière la plus vigoureuse à tout acte de violence délibérée d’où qu’il vienne ».
Le Cameroon People’s Party ne manque pas tout de même de situer la responsabilité du Gouvernement camerounais dans cette radicalisation des manifestants. « Le message du Gouvernement a été celui de la violence. Les voies d'un dialogue réel et profond ont été plus ou moins fermées. On note également le manque de respect du Chef de l'état pour ces populations similaire au manque de considération pour les populations de l'Extrême Nord depuis trois ans aujourd'hui. Manque de respect et de considération qui se manifeste par le refus de : Rendre visite aux populations ainsi que d’honorer leurs morts et les blessés. S'adresser directement à ces populations et créer ainsi l'opportunité pour un dialogue direct. Le Gouvernement a priorisé une réponse violente. En réponse, nous avons vu une radicalisation croissance de l’opinion et une montée de la violence de la part d’acteurs qui ne sont pas clairement et formellement identifiés à ce jour », note la formation politique.
Comme solutions à cette situation de plus en plus difficilement maitrisable, le CPP propose entre autres de : mettre fin « au régime qui nous a conduit à cette situation » ; mettre en place un gouvernement de transition et réécrire la constitution…
COMMUNIQUE DU CPP AU SUJET DE L’ASSASSINAT DES GENDARMES
DANS LA REGION DU NORD-OUEST CAMEROUN
En date du 06 novembre 2017, en même temps que l’ensemble de la communauté nationale, le CPP apprenait avec stupéfaction l’assassinat du gendarme major Bienvenue Djounay a été tué au cours d’une attaque à Jakiri. Deux jours après, ce sont deux autres gendarmes le maréchal des logis chef René Himna et l’élève gendarme David Salley ont été tués dans la nuit du 07 au 08 novembre 2017 dans la périphérie de Bamenda. De même, Jeannette Ngwafu, 40 ans environs et Bayam Sellam à Bamenda, a été atteinte par balles dans la poitrine alors qu’elle se rendait à la campagne pour effectuer des achats.
Ces assassinats se produisent dans un contexte de montée générale des actes de violences tels que l’incendie des établissements scolaires et domiciles privés, des violences sur des personnes qui souhaitent aller à l’école et des menaces sur toutes les personnes qui portent un discours modéré sur la situation de crise que traverse le Cameroun actuellement.
LE CPP CONDAMNE FERMEMENT ET SANS AMBIGUITE LA VIOLENCE
Le CPP condamne avec la dernière énergie toutes ces menaces et tous ces actes de violences sur les personnes et les biens publics !
Une fois de plus, cette violence ne peut pas se justifier et ne doit aucunement continuer. On ne peut pas obliger des gens par la force à suivre des mots d’ordre. On ne règle rien en ôtant la vie des membres de forces de l’ordre et de sécurité. La violence ne résout pas et ne résoudra jamais les problèmes complexes de vivre ensemble qui sont au cœur de la crise actuelle.
Le CPP dit NON, NON et NON à la violence de la part de tous les acteurs et notamment aux récentes atteintes à l’intégrité des personnes et des biens observés dans le Nord – Ouest.
En tant que Camerounais.es, nous avons le droit de manifester, mais de manifester sans violence. Manifestons et faisons le de manière déterminée pour obtenir les réformes et changements légitimes auxquels nous aspirons. En même temps que le CPP soutient, encourage et continuera d’agir avec tous ceux qui comptent manifester de manière non violente, le CPP s’opposera de la manière la plus vigoureuse à tout acte de violence délibérée d’où qu’il vienne.
LE CPP APPELLE A SE RAPPELER LES CAUSES PROFONDES DE LA SITUATION ACTUELLE
Cette situation de montée la violence n’est pas née aujourd’hui. Elle est la conséquence d’une mauvaise gestion d’un problème vieux de plusieurs décennies et qui a connu une nouvelle actualisation il y a un an.
En effet, depuis un an, la population anglophone exprime de nouveau son mal être. Le gouvernement a malheureusement répondu par des violences multiformes :
Des arrestations multiples et illégales. Arrestations qui continuent à ce jour et entretiennent la montée du radicalisme.
Des violences physiques sur les avocats et des étudiants à l’occasion de leurs manifestations pacifiques.
Des tirs à balles réelles sur des populations non-armées qui ont eu pour résultats plusieurs douzaines de morts, y compris des mineurs et des personnes âgées. Jusqu'à ce jour, l'Etat est incapable de donner les noms et le nombre exact de morts. Ce qui est une violence supplémentaire pour les familles.
Le message du Gouvernement a été celui de la violence. Les voies d'un dialogue réel et profond ont été plus ou moins fermées. On note également le manque de respect du Chef de l'état pour ces populations similaire au manque de considération pour les populations de l'Extrême Nord depuis trois ans aujourd'hui. Manque de respect et de considération qui se manifeste par le refus de :
Rendre visite aux populations ainsi que d’honorer leurs morts et les blessés.
S'adresser directement à ces populations et créer ainsi l'opportunité pour un dialogue direct.
Le Gouvernement à prioriser une réponse violente. En réponse, nous avons vu une radicalisation croissance de l’opinion et une montée de la violence de la part d’acteurs qui ne sont pas clairement et formellement identifiés à ce jour.
La situation de violence dans laquelle nous sommes aujourd’hui est inacceptable. Le CPP tient de ce fait le Gouvernement du Cameroun responsable de cette dégradation de la situation. Le CPP appelle à l’ouverture des enquêtes et à une condamnation des personnes qui, dans les forces armées et chez les protestataires, se sont rendus coupables d’abus et de crimes.
LE CPP REAFFIRME L’EXISTENCE D’UNE SOLUTION A CE PROBLEME : LA REFONDATION DE L’ETAT AU CAMEROUN
Pourtant, il existe des solutions à cette crise. En aucun cas la solution serait de commettre des actes de violence nous-mêmes ou de prendre des armes et les utiliser pour ôter la vie à d'autres camerounais.
L’objectif commun de tous/es les Camerounais / es est d’aboutir à une gouvernance d'un Cameroun où la diversité est respectée, où chaque camerounais bénéficie pleinement et de manière équitable des ressources, où l'état de droit est effectif.
Atteindre cet objectif consiste à passer par une transition politique pour aboutir à la refondation de notre pays. Cet objectif doit être atteint de manière non-violente!
Pour y arriver, le CPP propose de procéder en respectant les étapes clés suivantes :
S'unir dans la communication et dans l'action en tant qu'acteurs progressistes pour l'avenir du Cameroun.
Mettre fin au régime qui nous a conduit à cette situation catastrophique.
Mettre en place un gouvernement de transition.
Refonder les piliers fondamentaux de notre nation :
Réécrire la constitution.
Reformer les institutions clés : La Présidence, le Gouvernement, le Parlement et le système judiciaire.
Reformer le système électoral
Tenir des élections pour un nouveau départ pour le Cameroun
Seule la détermination et l'action constante, en masse et non-violente construira l'avenir de notre cher Cameroun.
Pour le Cameroon People’s Party
Kah Walla
Présidente Nationale