Le Président de la République promet une réaction énergique afin de faire régner l’ordre dans les régions anglophones.
Il était resté jusque-là silencieux. Mais Paul Biya, avare en interviews, a dû sortir de sa réserve. Le Chef de l’Etat, chef des armées, a été contraint de s’exprimer après une série d’assassinats crapuleux de militaires et policiers dans les régions anglophones. Le locataire d’Etoudi a ainsi enfilé son costume de chef militaire.
« …je voudrais présenter mes condoléances aux familles éprouvées ainsi qu’à nos vaillantes forces de défense et de sécurité », a déclaré le Président de la République jeudi soir, à sa descente de l’avion qui le ramenait d’Abidjan où il a pris part au 5è sommet Union Africaine – Union Européenne. Pour Paul Biya, il est désormais clair qu’il s’agit d’«une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste ».
En chef militaire, il n’entend pas rester les bras croisés. « Face à ces actes d’agression, je tiens à rassurer le peuple camerounais que toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées sur toute l’étendue du territoire national», a conclu le numéro 1 camerounais.
Un ton martial donc pour annoncer la riposte face à une escalade dangereuse de la violence dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, en proie depuis un an, à une importante crise sociale et politique aux accents de sécession. 10 éléments des forces de défense et de sécurité y ont en effet été tués en à peine un mois.
Les dernières victimes ont été enregistrées dans la nuit du 29 au 30 novembre 2017. Il s’agit des inspecteurs de police Ngah et Nkelle, tués dans une attaque dans la localité d’Otu, non loin de Manfe (Sud-Ouest). La veille déjà, quatre militaires (sergent Teh Julius, le caporal-chef Foula Foula, la 2ème Classe Yinda et la 2ème Classe Noutchoumwo), avaient été tués dans la même zone.
A ces assassinats, il faut ajouter ceux du gendarme major Djolay Bienvenue, le maréchal des logis-chef Hinma Dieudonné, l’élève gendarme Sallé David et le 2ème classe Yaya Emmanuel, survenus dans le Nord-Ouest.