Est-ce la fin de l'Eldorado pour les infirmiers camerounais ? De plus en plus nombreux à quitter leur pays en raison des conditions de vie et de travail difficiles, les infirmiers africains ne sont plus les bienvenus au Québec. La province canadienne a décidé de mettre fin à son programme, lancé en 2022, qui lui avait permis de recruter plus de 1000 infirmiers étrangers.
Ce n'est ni la compétence ni le profil des infirmiers africains qui sont remis en question, mais plutôt une problématique éthique. Les pays africains, généralement pauvres, font face à de sérieux défis en matière de personnel soignant. Le Cameroun, par exemple, compte seulement 2 infirmiers pour 10 000 personnes, alors que le Canada en a une centaine pour ce même ratio. Certains pays africains ont ainsi écrit aux dirigeants québécois pour leur demander de cesser ou de limiter le recrutement de leurs infirmiers, soulignant les coûts élevés de la formation de ces professionnels, qui finissent par servir un pays plus riche.
Le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Maroc, qui fournissaient jusqu'ici l'essentiel du personnel soignant étranger, ne feront plus partie des prochains recrutements. Le Québec se tournera désormais vers des pays comme la Tunisie, le Liban et des États du Golfe, tels que l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis ou le Qatar, pour recruter du personnel soignant.